Fort des spécificités de son business model et de l’expérience de son actionnaire majoritaire Fosun, Paref fait front dans cette situation de crise. Antoine Castro, directeur général du groupe, expose à Décideurs les mesures qui ont été prises et détaille sa lecture de cette conjoncture inédite.

Décideurs. La solidarité est le leitmotiv des professionnels de la fabrique de la ville depuis le début du confinement. Comment cela se matérialise-t-il chez le groupe Paref ?

Antoine Castro. La solidarité est effectivement un sentiment qui nous anime tous durant cette période et cela sera l’une des clés qui nous permettra de sortir grandit de cette situation. Et chez Paref, nous le ressentons d’autant plus que nous sommes un groupe international. Nous sommes présents en France, en Suisse et en Italie.

Nous avons rapidement réagi pour protéger nos talents et poursuivre nos missions à distance en Italie, en France et en Suisse, dès les prémisses de la crise sanitaire afin de garantir la continuité des activités et services du groupe auprès de nos clients. Pour cela, nous avons pu nous inspirer de Fosun, notre actionnaire majoritaire qui avait dû faire face à la même crise en Chine quelques semaines auparavant. L’Italie ayant été le premier pays frappé en Europe, nous avons contribué à organiser des donations de masques et de vêtements de protection à la mairie de Milan, à la protection civile italienne et à dix hôpitaux, en collaboration avec les autres sociétés du groupe Fosun.

Nous avons également fait le choix de ne pas recourir au chômage partiel par responsabilité vis-à-vis de la collectivité et d’honorer tous nos engagements financiers pour ne pas mettre nos partenaires en difficultés. Enfin, nous accompagnons au mieux nos locataires en gardant le contact avec eux grâce à notre service de property management intégré, en les informant sur les aides mises en place par le gouvernement pour le report des loyers et en les épaulant dans la constitution des dossiers afin qu’ils puissent bénéficier de ces dispositifs.

Quel regard portez-vous sur l’action du gouvernement français dans cette situation de crise sanitaire ?

La propagation du Covid-19 était inévitable compte tenu de la démographie mondiale et de la circulation massive et continue des personnes autour du globe. Le gouvernement français a rapidement acté le confinement, ce qui était la meilleure décision à prendre d’un point de vue sanitaire. L’exécutif français se mobilise fortement face à cette crise inédite et fait beaucoup de pédagogie pour expliquer son action, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays européens. Enfin, je tiens à saluer l’important effort budgétaire consenti pour soutenir l’économie, et notamment les petites entreprises en difficulté qui seront essentielles au maillage économique français lorsque nous serons sortis de la crise.

Quelles sont vos propositions pour solutionner les problèmes posés par cette situation dans l'immobilier ?

En tant que membre d’associations comme l’ASPIM, l’EPRA ou la FSIF, Paref participe à de nombreux groupes de travail afin de nourrir les réflexions qui sont remontées au gouvernement pour soutenir et relancer au mieux l’activité grâce au partage de l’expérience de chacun. Par ailleurs, nous sommes déterminés à protéger le patrimoine de nos actionnaires et associés en cette période compliquée, notamment grâce à des stress test réalisés sur nos investissements, qui nous permettent de mesurer les impacts financiers de la situation actuelle. Et il nous semble important de garder en tête que l’immobilier est un investissement de long terme qui bénéficie de fondamentaux solides lui conférant une plus faible volatilité par rapport à d’autres classes d’actifs.

Dans quelle mesure cette crise sanitaire pourrait faire évoluer à moyen terme votre stratégie et les grands principes de fonctionnement du secteur immobilier ? 

Paref déploie une stratégie qui repose sur trois piliers : la détention d’actifs en direct avec la SIIC (foncière), la gestion pour compte de tiers avec Paref Gestion et Paref Investment Management. Cette diversification des activités et des sources de revenus va nous permettre de faire preuve de résilience dans cette crise et de traverser les cycles inhérents au secteur de l’immobilier, comme nous l’avons fait depuis presque 30 ans.

Concernant les marchés, nous anticipons un mouvement de « flight to quality » qui s’illustrera notamment par un appétit renforcé pour les actifs core. Dans cette optique, nous poursuivrons le recentrage de notre patrimoine et continuerons notre démarche d’internationalisation en étudiant les opportunités d’implantation dans de nouveaux pays, si nous estimons être en mesure de créer de la valeur pour nos investisseurs.

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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