Le droit de dérogation dans la construction et l’urbanisme reconnu au préfet, Maël Aoustin nommé directeur M&A et immobilier du groupe Louis Delhaize… Décideurs vous propose une synthèse des actualités immobilières et urbaines du 9 avril 2020.

Les actualités liées au coronavirus

Le droit de dérogation dans la construction et l’urbanisme reconnu au préfet

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Un décret publié au Journal Officiel pérennise, suite à une expérimentation menée pendant près de deux années, la faculté donnée aux préfets de région et de département, en métropole et outre-mer, de déroger aux normes arrêtées par l'administration de l'Etat pour un motif d'intérêt général. A cet effet, il autorise le représentant de l'Etat dans la région ou le département à prendre des décisions dérogeant à la réglementation dans certains domaines, dont la construction, le logement et l’urbanisme, afin de tenir compte, « sous certaines conditions », des circonstances locales.

Le fonds de solidarité pourrait aider les plus petites entreprises à prendre en charge les loyers


Vers un retour au souci de maîtrise des dépenses pour les locataires de bureaux ?

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Le cash-flow et les liquidités sont la problématique principale des locataires partout dans le monde, ce qui conduit les entreprises à tenter de réduire leurs dépenses en obtenant des réductions, des renégociations ou des reports de loyer. La tendance a été observée par Savills. Le conseil constate également que certains locataires cherchent à renouveler leur bail sur une durée plus courte afin d'éviter les coûts et les perturbations engendrées par un déménagement. D'autres cherchent à optimiser leur besoin d'espace ; ils tentent de réduire la surface prise à bail ou de sous-louer une partie de leur locaux. En Chine, certains locataires qui avaient récemment signé des baux ont déjà pu les renégocier avec des conditions plus favorables. À court terme, les représentants Savills estiment que le marché va vraisemblablement évoluer en faveur des locataires plus que des propriétaires. Les utilisateurs en capacité d'agir rapidement ont l'opportunité de négocier des baux qui leur sont plus favorables. À plus long terme, la crise actuelle représente une opportunité pour les locataires de repenser leurs méthodes de travail d’après Savills. « En effet, l'urgence de la situation a poussé bon nombre d'entreprises à tester à grande échelle leur capacité à adopter le télétravail, détaille l’étude. Cette pratique devrait gagner en popularité suite à la pandémie ». Les entreprises pourraient ainsi chercher à diminuer la surface de bureaux louée, en repensant la conception de leurs espaces afin d'évoluer vers une organisation de travail flexible. « Avant l'épidémie du Covid-19, les locataires étaient surtout à la recherche de bureaux leur permettant d'attirer et de garder les talents, juge Serge Vayer, directeur tenant representation Savills France. On pourrait observer un retour vers un souci de maîtrise des dépenses et une stratégie différente en matière d'espace de travail. » Jeremy Bates, executive director regional offices Savills, ajoute : « Nous avons déjà vu des locataires demandant aux propriétaires un report de paiement des loyers et des concessions, particulièrement dans les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, du retail et des loisirs. Cette tendance va vraisemblablement se poursuivre au fur et à mesure que l'impact de l'épidémie s'étend à travers le monde. Notre propre sondage d'opinion mondial rapporte que des conditions de loyer favorables pour les locataires retail ont été observées dans 86 % des pays sondés ; pour les locataires de bureaux, ce chiffre est d'un peu plus de 50 %, et de 23 % dans le secteur de la logistique. En échange de concessions et de reports de paiement, les propriétaires ont dans certains cas et de manière compréhensible exigé de leurs locataires qu'ils leur fournissent des perspectives chiffrées en matière de cash-flows actuels et futurs sur une période de temps déterminée. »

Le CNCC émet de nouvelles recommandations

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Le Conseil national des centres commerciaux recommande de nouvelles mesures à ses membres. Le CNCC indique ainsi : « Les petits commerces au sens des ordonnances 316 et 317 du 25 mars 2020 et du décret 371 du 30 mars 2020 verront leurs loyers et charges d’avril et de mai 2020 étalés sur une longue période de 24 mensualités sans intérêt ni pénalité allant du 1er juillet 2020 à juin 2022. Pendant cette période, leurs situations économiques individuelles feront l’objet d’analyses au cas par cas, pouvant conduire à des aménagements personnalisés ». Les grandes enseignes internationales et nationales multi-succursalistes sont quant à elles appelées à respecter « strictement » leurs engagements contractuels de long terme et régler leurs loyers et charges, « d’autant plus qu’elles peuvent bénéficier de la mensualisation recommandée le 16 mars ». Et d’ajouter : « Entre ces deux catégories, les entreprises moyennes se rapprocheront individuellement de leurs propriétaires afin d’analyser conjointement leur situation de trésorerie : pour les locataires dont la situation serait la plus tendue, le CNCC incite les propriétaires à donner suite à leurs démarches visant à réduire la tension sur leur trésorerie. Diverses options sont envisageables selon les propriétaires. Néanmoins, les charges doivent être payées aux dates contractuelles puisqu’elles correspondent à des coûts réels encourus par les propriétaires même en période de fermeture des commerces non-essentiels ».

Frey propose une option de paiement partiel du dividende 2019 en actions

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Le conseil d’administration de Frey a décidé de proposer lors de son assemblée générale qui se réunira le 20 mai prochain, s’agissant du versement du dividende de 1,5 €/action au titre de l’exercice 2019, que les actionnaires auront possibilité d’opter soit pour un paiement à 100 % en numéraire ; soit pour un paiement partiel en actions à hauteur de 3 0% du dividende (soit 0,45 €/action) et à hauteur de 70 % en numéraire (soit 1,05 €/action). A ce jour, Antoine Frey (via Firmament Participations) et les principaux investisseurs institutionnels du groupe (Predica, Cardif, Sogecap, AG Real Estate et SCI Capimmo, véhicule géré par Primonial REIM) représentant 86,7% du capital au 31 décembre 2019, se sont engagés à opter pour la seconde option, ce qui représenterait un réinvestissement dans la Société de l’ordre de 9,5 à 10,7 M€ en fonction de l’option prise par les autres actionnaires.

Covivio se mobilise contre la crise sanitaire

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Dans ce contexte de crise sanitaire, Covivio met à disposition plusieurs de ses hôtels. Un premier établissement, situé à Barcelone, s’apprête à accueillir des équipes médicales et des malades. D’autres hôtels serviront dans les prochains jours en France d’hébergement d’urgence pour accueillir notamment les personnels soignants (Ibis Bordeaux, Fontainebleau, Lille, Lyon, Marseille, Stains, Toulouse…). Par ailleurs, au sortir de la crise et après la réouverture de ses hôtels en franchise, Covivio offrira au personnel soignant des hôpitaux de Metz près de 2 000 nuitées gratuites dans ses établissements. En Italie, Covivio soutient financièrement l'initiative lancée par son partenaire Politecnico di Milano, dont le département de chimie, matériaux et ingénierie a lancé la production de gel désinfectant directement fourni à l'Agence régionale d'urgence de la Région de Lombardie. La Fondation Covivio, qui sera opérationnelle au 2nd semestre, revoit d’ores et déjà sa dotation à la hausse. En 2020, son budget sera porté à 500K€ (vs 300K€ initialement prévus) et principalement orienté au service des personnes démunies frappées par la crise économique actuelle. La Fondation poursuivra également ses actions en faveur de l’égalité des chances et la préservation de l’environnement. Pour accompagner ces démarches de solidarité, les mandataires sociaux de Covivio et les membres du comité exécutif verseront une semaine de leur salaire du mois d’avril à la Fondation Covivio. Les administrateurs de Covivio ont, quant à eux, décidé à l’unanimité de reverser à la Fondation Covivio leur rémunération liée aux réunions de gestion de la crise. Covivio renonce à ce stade à recourir aux aides de l’Etat « en faveur des secteurs les plus touchés par la crise », et notamment aux mesures de chômage partiel. Par ailleurs, Covivio applique les recommandations formulées par le gouvernement en matière de protection et d’accompagnement de ses clients TPE-PME visés par les arrêtés de fermeture. Ceci se concrétise notamment par l’application automatique de la suspension et la mensualisation des loyers pour les TPE. Pour celles non expressément visées mais en faisant la demande, Covivio applique les mêmes principes et, pour les PME en difficulté, « apprécie, en fonction de chaque situation, la meilleure solution, la mensualisation ou le rééchelonnement des loyers étant privilégiés ».

La FPI commande un million de masques en vue de la reprise d’activité

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La filière de la promotion immobilière se prépare à la reprise d’activité. La Fédération des promoteurs immobiliers a ainsi commandé un million de masques. Cette commande réalisée et organisée par la fédération pour le compte de ses 635 entreprises adhérentes est attendue dans deux à trois semaines, pour accompagner le début du déconfinement. « La disponibilité des masques apparaît de plus en plus comme la clé d’un déconfinement réussi, commente Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI France. Or, pour beaucoup d’entreprises, notamment les TPE PME, ils sont difficiles d’accès. La fédération est dans son rôle quand elle facilite ainsi le travail de chacun. » Ces masques chirurgicaux sont conformes aux prescriptions du gouvernement sur la sécurisation des chantiers selon le communiqué de la FPI. « Ils pourront permettre d’accueillir également les clients dans les meilleures conditions, dans les espaces de vente ou lors de la livraison de leurs logements », ajoute la fédération.

Orpi déploie un plan d’urgence de 10 M€

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Orpi a lancé un plan d’économie et de soutien de plus de 10 M€ destiné à ses adhérents. « Nous souhaitons avant tout soulager à court terme la trésorerie de nos 1 000 associés durant cette période anxiogène en les exonérant totalement des cotisations du mois d’avril et en reportant celles des mois de mai et juin, détaille Christine Fumagalli, présidente d’Orpi. Nous avons également créé un fonds de solidarité à destination des associés les plus en difficulté. » Au même titre que le prêt d’état garantie (PGE), le réseau leur propose un prêt garanti par Orpi (PGO). La coopérative réunit 1 000 associés et plus de 7 000 collaborateurs. Elle compte 1 300 points de vente.

Les transporteurs routiers interpellent les pouvoirs publics

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Actuellement en première ligne de la crise sanitaire, le secteur du transport routier, par la voix de ses trois organisations professionnelles (OTRE, FNTR, Union TLF), lance un appel aux pouvoirs publics pour la mise en place de mesures dédiées de soutien notamment en termes de trésorerie. « Nous tenons mais jusqu'à quand ? Le Gouvernement et l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique doivent entendre et comprendre que sans appui concret au secteur, les entreprises ne tiendront pas, déposeront le bilan les unes après les autres, et ne pourront pas assurer la reprise d’après-crise », ont-elles déclaré. Quatre mesures sont ainsi réclamées pour résister au choc et préparer l'après-crise : la mise en place d’une procédure efficace pour lutter contre les retards de paiements et délais de paiement abusifs, l’anticipation du remboursement partiel de la TICPE accordée aux transporteurs routiers pour le 1er et 2ème semestre 2020, la finalisation urgente des travaux en cours de mise en œuvre d’une carte d’achat de carburant taxé au taux du gazole professionnel, et enfin le report au 1er janvier 2022 de la diminution programmée du remboursement partiel de TICPE sur le gazole professionnel des transporteurs routiers instaurée par le Projet de Loi de Finances 2020.

Le reste de l’actualité

L’EPA Paris-Saclay lance une consultation pour une résidence à destination des nouveaux entrepreneurs et des bureaux

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Emplacement du lot C1.3b  (© EPA Paris-Saclay)
L’EPA Paris-Saclay a lancé une consultation d’opérateurs, d’investisseurs et de gestionnaires sur le lot C1.3b au sein de la ZAC du quartier de l’Ecole polytechnique, à Palaiseau, en vue de la cession de charges foncières pour un programme de résidence avec services et de bureaux. Il se situera sur une parcelle de 1 557m². Le programme comportera 115 T1-T2 destinés aux nouveaux entrepreneurs, 1 400m² de bureaux et des espaces communs et partagés. Il viendra accompagner l’Incubateur, pépinière, hôtel d’entreprise (IPHE) situé sur le lot voisin (C1.3a) et devra permettre aux entreprises créées au sein du campus de poursuivre leur parcours résidentiel et aux entrepreneurs de se loger. Le programme de construction devra atteindre la certification NF HQE Résidences services et Bâtiment durable / niveau excellent et devra viser le label E3C2. Les opérateurs devront limiter l’usage des matériaux très carbonés, comme le béton, à l’infrastructure. Le groupement d’opérateurs devra donc s’adjoindre la compétence d’un bureau d’études spécialiste des performances thermiques et carbone des bâtiments Cinq candidats maximum seront choisis à l’issue de la 1ère étape de la consultation pour participer à la phase de négociations. La date limite de réception des offres a été fixée en 23 juin à 12h.

6ème Sens Immobilier cède un actif mixte de 8 900 m² à Décines-Charpieu

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6ème Sens Immobilier a vendu un immeuble mixte (bureaux et entrepôt) d’une surface de 8 900 m² sur un terrain de 20 000 m², situé 61 rue Emile Zola à Décines-Charpieu, à un groupe spécialisé dans la distribution de produits connectés. La livraison est prévue été 2020. Les parties étaient conseillées par Nexity Conseil & Transaction.

Maël Aoustin nommé directeur M&A et immobilier du groupe Louis Delhaize

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Le groupe Louis Delhaize a décidé de réunir les directions en charge du M&A et de l’immobilier et de nommer à sa tête Maël Aoustin, précédemment en charge de la direction immobilière. Maël Aoustin a pour mission de définir et mettre en œuvre la stratégie de transactions & arbitrages du groupe et de déterminer la politique immobilière et d’en assurer la réalisation. Il conserve ses fonctions de directeur général du groupe Galimmo Real Estate ainsi que de président de Galimmo Services France, gérant de la société foncière cotée Galimmo SCA. Maël Aoustin (39 ans) a rejoint Louis Delhaize en octobre 2016 en tant que directeur immobilier du groupe. Il prend également à cette date la direction générale de la foncière Galimmo Real Estate. Maël Aoustin a débuté sa carrière dans le conseil en stratégie puis a rejoint le groupe Unibail-Rodamco où il a exercé entre 2004 et 2016 différentes fonctions de direction des investissements et des opérations de la foncière en France, en Espagne à compter de 2008, puis sur toute l’Europe à compter de 2014. Maël Aoustin est ingénieur INSA Lyon, MSc Brunel University de Londres et diplômé d’un Mastère d’HEC Paris.

Blackstone lève près de 10 Mds€ pour son dernier fonds immobilier dédié à l’Europe

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Blackstone vient de procéder au closing final de de son sixième fonds immobilier européen opportuniste. Ce dernier, baptisé Blackstone Real Estate Partners Europe VI, a collecté 9,8 Mds€, ce qui en fait le plus grand fonds immobilier européen selon le grope. En septembre 2019, BREP Europe VI a réalisé un premier investissement avec l’acquisition du portefeuille de bureaux et d’actifs logistiques de Dream Global REIT en Europe de l’Ouest. « L’appétit témoigné pour ce fonds démontre la confiance de nos investisseurs dans notre capacité à déployer des capitaux stratégiques à long terme sur des actifs et des entreprises en Europe, précise James Seppala, head of Real Estate Europe chez Blackstone. Notre taille et notre expertise nous permettent de placer le capital de manière stratégique pendant cette période de forte volatilité. »

CIME Capital lève 6 M€ pour développer l'autoconsommation

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CIME Capital, société spécialisée dans le développement et la distribution de solutions globales d’autoconsommation solaire individuelle et collective, a annoncé une levée de fonds de 6,5 M€ auprès de Paris Fonds Vert, fonds de capital croissance pour la transition écologique des grandes villes, géré par Demeter et soutenu par la Mairie de Paris, et de son actionnaire historique Inter Invest Capital. L’objectif de cette levée est de « permettre à CIME Capital d’élargir sa gamme de solutions innovantes et d’accélérer son développement en France et en Europe, contribuant ainsi au développement des énergies renouvelables, notamment dans les villes. »

RGreen Invest crée une plate-forme de financement dédiée à l'agrivoltaïsme

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(©Sun'R)
Dans le cadre de sa stratégie Infragreen IV, la plate-forme de financement d’infrastructures vertes RGreen Invest, qui a réalisé un premier closing de 384 M€ en décembre 2019, consacre une ligne d’investissement dédiée aux projets d’infrastructure innovants développés par Sun’Agri, entreprise spécialisée dans l’agrivoltaïsme dynamique. Ce partenariat de long terme a pour vocation « de porter les projets développés par Sun’Agri, à savoir des solutions de couplage dynamique entre agriculture et photovoltaïque ». « Cette opération est un exemple concret de notre capacité à concevoir des investissements dédiés à accompagner sur la durée des entrepreneurs et une première dédiée à l’adaptation de l’agriculture au changement climatique à travers des projets innovants, démontrables scientifiquement et rentables économiquement », souligne Nicolas Rochon, président de RGreen Invest. 

Du nouveau pour le véloroute

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Vélo & Territoires, réseau de collectivités chargé de coordonner le réseau cyclable national, a dévoilé la version 2020 du Schéma national des véloroute. « Deux nouveaux itinéraires et six modifications substantielles » font ainsi leur apparition par rapport à la version 2010. Plusieurs indicateurs chiffrés sont également à retenir quant à la progression du réseau durant l'année 2019 : le Schéma national des véloroutes est ouvert à 69 % tandis que les dix itinéraires EuroVelo français sont réalisés à 92 %, 672 kilomètres ont été ouverts en 2019, 70 % des aménagements réalisés ont été inscrits au Schéma national des véloroutes, et cinq itinéraires nationaux ou EuroVelo ont ouvert plus de 50 km en 2019 tandis que Douze itinéraires cyclables offrent 100 % de continuité. Vélo & Territoires que 7 894 km d’itinéraires nationaux restent à réaliser, dont 731 km d’EuroVelo, « pour tenir le cap partagé de la France à vélo 2030 ».

Par François Perrigault (@fperrigault) et Boris Beltran (@bobobeltran)

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