La Région Île-de-France prête à mobiliser 300 M€ pour le RER Vélo, Accor qui estime à 170 M€ le manque à gagner d’excédent brut d’exploitation au T1, Patrizia qui nomme Thomas Wels co-CEO… Décideurs vous propose une synthèse des actualités immobilières et urbaines du 22 avril 2020.

Les actualités liées au coronavirus

L’artisanat du bâtiment à l’épreuve du coronavirus

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L’activité de l’artisanat est en net recul de 12 % au premier trimestre. Une tendance qui concerne l’ensemble des entreprises artisanales, quelle que soit leur taille. Les entreprises employant 10 à 20 salariés ont subi une perte de croissance de 13 % et celles de moins de 10 salariés sont concernées par une baisse de 12 %. Ce recul de la croissance concerne également l’ensemble des corps de métier. Cependant, certains métiers comme la maçonnerie (- 16%), l’aménagement décoration plâtrerie (- 12 %) ou l’électricité et la menuiserie (- 10 %) sont particulièrement touchés. « L’artisanat du bâtiment fait face à une crise économique sans précédent consécutive à la crise sanitaire du Covid-19, déplore Patrick Liébus, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Alors que 80 % des entreprises du secteur sont à l’arrêt, la filière de la construction est touchée de plein fouet : une chute brutale de la croissance est enregistrée pour l’ensemble des corps de métiers, avec un recul de l’activité compris entre - 9 % et - 16 % au 1er trimestre 2020. Les mesures engagées par l’Etat pour soutenir la trésorerie des TPE sont vitales et devront se poursuivre dans les prochains mois. La Capeb juge essentiel, en effet, que les entreprises puissent bénéficier d’aides spécifiques pour couvrir, au moins une partie des surcoûts découlant de la mise en œuvre de règles sanitaires, alors qu’il est bien souvent impossible de répercuter ces surcoûts aux clients notamment lorsqu’il s’agit de particuliers. »

Accor estime à 170 M€ le manque à gagner d’excédent brut d’exploitation au T1 2020

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Le chiffre d'affaires du groupe Accor au premier trimestre 2020 atteint 768 M€, en baisse de 17 % en données publiées et de 15,8 % en données comparables. Ce recul atteint 17,5 % pour HotelServices et 13 % pour les actifs hôteliers. Le chiffre d’affaires des nouvelles activités est en repli de 13,8 % à données comparables. Pour le premier trimestre, Accor estime à 170 M€ le manque à gagner en termes d’excédent brut d’exploitation. Ce montant reflète la fermeture graduelle d’une majorité de son parc dans le courant du mois de mars. « Il n’intègre que très partiellement les effets positifs des mesures mises en place dès la fin du mois de mars en termes d’économies de coûts, qui montent en puissance et porteront principalement leurs effets sur les prochains mois », précise le communiqué de presse. Le groupe ajoute : « Les mois d’avril et de mai devraient être les plus difficiles de l’année, avec un taux d’occupation très faible et beaucoup d’incertitudes sur les dates et mesures de déconfinement comme sur le rythme de réouverture des frontières. Cependant quelques marchés présentent des signes positifs notamment la Chine où la reprise est faible mais perceptible ». À l’heure actuelle, le groupe indique ne pas disposer d’une visibilité suffisante pour estimer l’impact financier de cette crise sur ses résultats et sa situation financière pour l’exercice 2020.

Procédures environnementales : les délais reprennent

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Un décret, publié le 22 avril au Journal officiel, fait reprendre leur cours à une série de délais de prescription et de procédures dans le domaine de l'environnement qui avaient été suspendus par une ordonnance du 25 mars dernier. Figurent notamment divers délais concernant les installations classées pour la protection de l’environnement, les délais relatifs à la transmission des informations aux gestionnaires de réseaux de transport, ainsi que les délais de réalisation des mesures d’auto-surveillance et de transmission aux services de police de l’eau des données relatives aux installations de collecte et de traitement des eaux usées.

300 M€ pour le RER Vélo

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(©D.R.)
Afin de mettre en place au plus vite le RER Vélo, un « réseau régional de voies cyclables continues, sécuritaires, confortables et efficaces », la région Île-de-France s'est engagée aujourd'hui à le financer à 60 %, se disant prête à mobiliser « jusqu'à 300 M€ ». La région vise ainsi « la réalisation de plusieurs lignes provisoires très rapidement, par des aménagements souples et légers permettant de préfigurer le réseau définitif », afin d'accompagner le déconfinement en permettant au vélo de compléter au mieux les autres modes de transport. Imaginé par le collectif Vélo Île-de-France, qui regroupe « plus de 30 associations cyclistes franciliennes » le RER Vélo sera conçu comme un « réseau régional de voies cyclables continues, sécuritaires, confortables et efficaces soit engagé rapidement afin d'offrir une solution supplémentaire de déplacement aux franciliens ». Son coût a été évalué à 500 M€, tandis qu'un cahier des charges précis doit être réalisé dans l'année.

Réseaux : le Sénat met la pression aux opérateurs

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(©D.R.)
« Les opérateurs doivent être au rendez-vous de leur responsabilité pour garantir la poursuite du déploiement des réseaux, ralenti par les mesures de confinement »
. Voilà le message clair qu'a fait passer la Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat aux opérateurs. Celle-ci enjoint également l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) « d'exercer son pouvoir de contrôle et de sanctions en cas de non-respect des objectifs qui leur sont assignés, en adaptant, s’il le faut, les échéances au contexte ». « Avec la moitié du territoire non couverte en très haut débit et plusieurs milliers de zones blanches mobiles devant encore être résorbées, une partie de notre population est aujourd’hui déconnectée en plus d’être confinée. Pour ces Français, les pouvoirs publics se doivent, plus que jamais, d’atteindre les objectifs des programmes de couverture du territoire ! », a rappelé Hervé Maurey, président de la commission.
Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Julien Denormandie, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, et Cédric O, secrétaire d’État chargé du Numérique ont salué au même moment la mise en place par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), en liaison avec les organisations professionnelles et les associations de collectivités, d’une plate-forme en ligne qui doit permettre aux opérateurs de télécommunication et aux industriels intervenant sur le déploiement des réseaux de fibre optique et de téléphonie mobile d’échanger avec les collectivités sur les difficultés rencontrées dans les travaux de déploiement, « pour faciliter ainsi la poursuite des chantiers ». Une initiative qui complète les mesures d’accompagnement prises par l’Etat pour accompagner la poursuite des travaux sur les réseaux de télécommunications comme la simplification des procédures d’autorisation de déplacement professionnel pour les salariés concernés, l’approbation et promotion d’un guide des bonnes pratiques en matière de sécurité sanitaire sur les chantiers de BTP. « Après le choc de la crise sanitaire du Covid-19, nous devons, pouvoirs publics nationaux et locaux, nous organiser au mieux avec les industriels pour faire progresser le niveau d’activité des nouveaux déploiements, en forte baisse depuis la mi-mars après une année 2019 record, et pour retrouver le plus tôt possible des volumes d’activité normaux dans des conditions de sécurité des salariés et des intervenants optimisées », précise Julien Denormandie.  

Le reste de l’actualité

Eiffage publie son premier rapport climat

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Eiffage a publié son premier rapport climat défini selon le référentiel de la TCFD (Task force on Climate-related Financial Disclosures) qui précise les risques et opportunités financiers liés à la transition énergétique et au changement climatique. Le groupe entend s’aligner sur la trajectoire dite de 2°C adoptée par l’Accord de Paris de 2015 ; moyenne limite de réchauffement climatique fixée par la feuille de route de l’Union européenne sur le reporting climat des entreprises. Eiffage ambitionne de mesurer les impacts de chacun de ses métiers et d’apporter les solutions pour contenir les dommages environnementaux. « Nous ne pouvons mener à bien seul la mutation du secteur, précise Benoît de Ruffray, président-directeur général du groupe. Nous devons mobiliser l’intelligence collective pour rendre rapidement standard le bas carbone qui est aujourd’hui encore pionnier. » Pour ce faire, Eiffage s’est engagé dans une stratégie bas carbone pour limiter son empreinte carbone en interne « et être ainsi exemplaire sur ses propres émissions mais aussi pour agir sur les émissions liées à son offre afin d’être acteur de l’économie bas carbone ». L’ensemble des axes de cette stratégie sont développés dans le rapport climat. Ceci permet au Groupe d’envisager pour 2030 une réduction de 33 % de ses émissions de gaz à effet de serre selon le scénario BAP (Business as planned) pour une croissance projetée de 2,4 % par an.

2019, année la plus chaude jamais enregistrée en Europe

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D'après le rapport annuel du service sur le changement climatique du programme européen Copernicus (C3S), 2019 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée sur le Vieux Continent. Les quatre saisons ont vu des températures plus élevées que la normale, l'été ayant notamment été le quatrième le plus chaud depuis 1979. Le taux d'ensoleillement a également battu un nouveau record, tandis que les précipitations sont restées dans la moyenne continentale, bien que très importantes en fin d'année : le mois de novembre fut l'un des plus humides jamais enregistrés. Les auteurs du rapport constatent un réchauffement constant, onze des douze années les plus chaudes en Europe étant situées dans les vingt dernières années.

Midowtopia, le jeu mobile de l’engagement éco-responsable

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EDF Pulse & You, la plateforme de co-innovation d'EDF, lance une campagne de co-construction, en partenariat avec eGreen, sur le premier jeu mobile grand public et gratuit de sensibilisation aux comportements écoresponsables : Midowtopia.  Cette campagne a pour objectif d'améliorer l'application (ergonomie, parcours utilisateurs) et de confirmer que le jeu permet effectivement de développer l'engagement éco-responsable au quotidien tout en identifiant les liens de long terme pouvant se développer avec EDF et en confirmant l'envie des audiences du fournisseur d'énergie de voir l'entreprise s'engager de manière plus pousssée sur ces problématiques de développement durable et de zéro déchet.

Patrizia nomme Thomas Wels co-CEO

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Le conseil de surveillance de Patrizia AG a annoncé la nomination de Thomas Wels au poste de co-CEO de Patrizia. Il exerçait auparavant la fonction de vice-président et senior advisor d’UBS Asset Management.  Il sera responsable du développement des plateformes d’activités de Patrizia et soutiendra l'expansion dans de nouveaux domaines d'activité et sur les marchés internationaux. Thomas Wels prendra ses fonctions de co-CEO à compter du 1er mai 2020. « Pour ma part, cela me permettra d'approfondir le dialogue avec nos investisseurs sur des marchés clés en Europe, en Amérique et en Asie, et de me concentrer sur le développement de stratégies d'innovation et de technologies de pointe, avec un objectif clair : faire de Patrizia le leader de la transformation de notre industrie », souligne Wolfgang Egger, CEO de Patrizia. Thomas Wels a notamment travaillé pendant 15 ans chez UBS Asset Management où il a occupé divers postes, dont celui de global real estate et de chief operating officer jusqu'en 2019. Klaus Schmitt, COO et membre du directoire, a décidé pour sa part de quitter l'entreprise « afin d’explorer de nouvelles opportunités de carrière ». Il soutiendra la phase de transition et jouera un rôle « important » de conseil jusqu'à la fin de son mandat en décembre 2020.

Didier Roux-Dessarps rejoint Idex

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Didier Roux-Dessarps a été nommé directeur général adjoint en charge du développement industrie et grands comptes d’Idex. Son arrivée s’inscrit dans la volonté du groupe de développer son portefeuille dans le domaine des utilités industrielles et des services énergétiques aux grands comptes. Diplômé d’AgroParisTech, Didier Roux-Dessarps, 59 ans, démarre sa vie professionnelle chez IBM. Il rejoint ensuite Dalkia en 1990, pour prendre différentes responsabilités, notamment en 1997 la direction du département cogénération, puis en 2000, la direction des marchés industriels. Il devient finalement directeur commercial de Dalkia, fonction qu’il occupera également pour le spécialiste de l'immobilier d'entreprise GSE, puis pour Vinci Construction France avant de rejoindre Idex.

La réalisation du réseau routier de l'UE progresse lentement

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Selon un nouveau rapport de la Cour des comptes européenne, le réseau central transeuropéen de transport (RTE-T), composé de voies rapides, prend de l'ampleur et « donne des résultats positifs pour les usagers, tels que des temps de trajet réduits et une augmentation du nombre de kilomètres d'autoroute ». Toutefois, la plupart des États membres d'Europe centrale et orientale accusent toujours un certain retard et quelque 400 km de nouvelles routes RTE-T seulement ont été achevés avec le soutien de l'UE depuis 2014 alors que 2 000 kilomètres de nouvelles autoroutes étaient prévues entre 2014 et 2020. En outre, l'inachèvement de plusieurs tronçons transfrontaliers et le manque de coordination en matière d'infrastructures de stationnement et de carburants propres font obstacle à la fluidité des déplacements sur le réseau selon la Cour des comptes. Enfin, les auditeurs préviennent que les budgets nationaux consacrés à l'entretien diminuent constamment au lieu d'augmenter en fonction du développement des infrastructures et du vieillissement des maillons essentiels. La Cour des comptes recommande à la Commission de « donner la priorité aux investissements dans le réseau routier central, d'améliorer les dispositions en matière de suivi et de renforcer l'approche retenue pour faire en sorte que les États membres entretiennent ce réseau en expansion de manière satisfaisante ».

Par François Perrigault (@fperrigault) et Boris Beltran (@bobobeltran)

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