Alors que le CNCC a adressé aux pouvoirs publics ses engagements et recommandations pour une extension des ouvertures à tous les commerces des centres commerciaux, le Premier ministre Edouard Philippe a sérieusement entamé les espoirs du secteur. Explications.

Une douche froide. C’est le sentiment qu’ont dû ressentir les propriétaires des grands ensembles commerciaux lors de la présentation du plan déconfinement par Edouard Philippe à l’Assemblée nationale. Et pour cause : "L’ouverture des commerces à compter du 11 mai comprendra une exception pour les centres commerciaux qui ont une zone de chalandise qui va au-delà du bassin de vie et donc qui génère des déplacements et des contacts que nous ne voulons pas encourager, a expliqué le Premier ministre. Les préfets pourront décider de ne pas laisser ouvrir, au-delà des sections alimentaires déjà ouvertes, les centres commerciaux de plus de 40 000 m² qui risquent de susciter de tels mouvements de population."

Quelques heures plus tôt, le Conseil national des centres commerciaux avait pourtant adressé aux pouvoirs publics ses engagements et recommandations, imaginées en concertation avec Procos et l’Alliance du Commerce, pour une extension des ouvertures à tous les commerces des centres commerciaux. Le CNCC préconisait le port du masque obligatoire pour les personnels qu’ils soient de sécurité ou nettoyage ainsi que pour les salariés des enseignes ; le "fort" encouragement au port du masque pour les clients compte tenu des difficultés actuelles d’approvisionnement ; la fixation d’un plafond de nombre de personnes autorisées basée sur la norme réglementaire incendie divisée par 3, ce qui aboutissait dans les faits à un ratio de 1 personne pour 10 m² et une distanciation sociale de quasiment 2 mètres ; l’affichage et la diffusion régulière des gestes barrières ainsi qu’un nettoyage fréquent des équipements communs (ascenseurs, mains courantes, etc.).

Des engagements transmis à la mission "déconfinement" piloté par Jean Castex ainsi qu’aux différents ministères concernés (Santé, Bercy notamment et DGE). "Chaque ministère rendra sa copie au Premier ministre dans les prochains jours et déterminera les conditions de sécurité sanitaire propres à chaque établissement recevant du public", ajoutait le CNCC. Mais c’était avant le discours du Premier ministre.

Le CNCC a par la suite indiqué qu'il s'attachera avec ses adhérents dans les prochains jours "à comprendre les raisonnements et modes de calcul retenus puis à apporter les réponses attendues par les préfets sur les questions de bassins de vie et leurs rapprochements avec les zones de chalandise de chaque centre commercial." Il a également rappellé que "les grands centres commerciaux disposent [pour accueillir dans des conditions sanitaires optimales la clientèle des centres commerciaux] de moyens techniques et humains sans équivalent et sont rompus à l’application stricte des directives préfectorales." Le lobbying se poursuit. 

Par François Perrigault (@fperrigault)

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