Sans grande surprise, Paris n’est pas le seul marché de bureaux à avoir été lourdement impacté par la crise. Décryptage de la situation en régions avec BNP Paribas Real Estate.

550 000 m². C’est le volume de bureaux qui a été commercialisé au cours du premier semestre 2020 en régions selon BNP Paribas Real Estate. Conséquence : le marché s’affiche en retrait de 43 % par rapport au premier semestre 2019 (qui avait établi un record historique). La baisse est de 30 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années, qui s’élève à 775 000 m².

Ce recul vient stopper une progression ininterrompue sur le marché régional depuis 6 ans. Ce sont principalement les transactions de grande surface qui ont marqué un coup d’arrêt, en raison de l’incertitude économique qui pousse les grands utilisateurs à l’attentisme. Certains marchés, comme Aix/Marseille, Dijon et Nancy ont su tirer leur épingle du jeu avec des baisses plutôt limitées. À l’inverse, les villes les plus dynamiques ces dernières années (Bordeaux, Lyon, Montpellier) accusent des baisses supérieures à 50 %. Côté classement, Lyon retrouve sa place de leader en régions et approche les 100 000 m² commercialisés, suivie par Lille, Aix/Marseille et Bordeaux.

"La situation devrait cependant commencer à s’améliorer à partir du deuxième semestre, pour arriver à une demande placée pour l’ensemble de l’année 2020 située autour de 1 150 000 m², soit une baisse de 40 % par rapport à 2019 et de 32 % par rapport à la moyenne 5 ans (1 700 000 m²)", anticipe Jean-Laurent de La Prade, directeur général adjoint de BNP Paribas Real Estate Transaction France.

Une offre relativement stable

L’offre à un an s’élève à 2 472 000 m² à la fin du T2 2020, soit une très légère hausse (+3 %) par rapport à la fin du T2 2019. La composition de cette offre a évolué en 12 mois : des chantiers ont continué à être livrés, ce qui a conduit à une hausse de l’offre neuve (+12 %). En parallèle, l’offre de seconde main a continué à être absorbée progressivement. "J’y vois là une bonne nouvelle : dans un tel contexte, il est impératif que l’offre réponde parfaitement aux besoins des utilisateurs en termes de qualité et de localisation afin de conforter leur décision de déménager", analyse Jean-Laurent de La Prade.

L’offre neuve représente désormais 31 % de l’offre globale à un an en régions, avec de grandes disparités selon les villes : le taux dépasse les 40 % à Lille, Nantes, Rennes, Nice et Lyon. À l’inverse, le conseil observe une pénurie d’offre neuve dans certains marchés avec des taux inférieurs à 20 % à Toulouse, Aix/Marseille et Montpellier. La crise n’a pas mis de coup d’arrêt à l’offre future, bien au contraire. BNP Paribas Real Estate recense actuellement 772 000 m² d’offre en chantier (+27 % en un an) et 840 000 m² de projets ayant obtenu un permis de construire (+33 %). Parmi les offres en chantier, 200 000 m² devraient être livrées au cours du deuxième semestre 2020, et plus de 400 000 m² en 2021. Elles sont majoritairement situées à Lyon, Lille, Strasbourg, Nantes et Bordeaux. "Ces chiffres encourageants montrent la confiance des investisseurs et des promoteurs dans la résilience des marchés régionaux", ajoute Jean-Laurent de La Prade.

Du côté des valeurs locatives, le conseil estime qu’elles devraient se maintenir, notamment sur les immeubles neufs, alors que les mesures d’accompagnement devraient augmenter. Elles s’élevaient en moyenne à 7 % en régions avant la crise, contre 18 % en Île-de-France.

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