Raise REIM, branche immobilière du groupe fondé par Clara Gaymard et Gonzague de Blignières, fait partie des investisseurs actifs à Paris. Séverine Farjon, directrice générale, livre son analyse sur la situation actuelle et détaille ses ambitions.

Décideurs. Que représente le patrimoine de Raise REIM aujourd’hui ?

Séverine Farjon. Nous opérons une stratégie d’investissement axée sur l’immobilier de bureaux et la transformation d’actifs tertiaires. Notre premier véhicule est doté d’un capital de 296 M€, permettant de déployer une capacité d’investissement de 500 M€. Nous avons d’ores et déjà acquis 6 actifs à Paris totalisant 32 400 m² :  l’immeuble de bureaux Mercure III situé dans le quartier de Beaugrenelle (6 300 m²), un ensemble tertiaire situé rue de la Fontaine au Roi dans le 11e arrondissement (2 200 m²), l’hôtel de Vogüé au 18 rue de Martignac dans le 7e arrondissement (2 900 m²), un complexe hôtelier situé sur la bassin de la Villette (9 900 m²), le 131-141 rue de Saussure dans le 17e arrondissement (9 000 m²) et des bureaux situés au 83 boulevard du Montparnasse dans le 6e arrondissement (1 900 m²).

Quelles sont vos convictions concernant l'évolution des marchés immobiliers français compte tenu de la crise sanitaire ?

Tout dépendra de la situation économique. Nous en saurons plus cet automne ou cet hiver. A l’heure actuelle, les expertises au 30 juin ont préservé la valorisation des immeubles de bureaux prime à Paris. Les transactions signées ces dernières semaines vont également dans le sens de la stabilité.

Concernant les usages, le bureau n’est pas mort. Un modèle mixte entre présence au siège social et télétravail va se mettre en place. L’immeuble tertiaire restera le lieu où les collaborateurs d’une entreprise travaillent, réfléchissent et vibrent ensemble autour d’espaces accueillants et flexibles. Par ailleurs, le télétravail comporte son lot de contraintes techniques. Le confinement a néanmoins fait évoluer les réflexions et de nouvelles organisations vont se mettre en place. Les structures de coworking tireront également leur épingle du jeu car les collaborateurs auront besoin de lieux offrant des prestations de travail agréables entre le domicile et le siège social. Dans ces conditions, l’innovation, l’agilité et l’adaptation des services immobiliers apparaissent plus que jamais essentielles pour répondre aux nouvelles exigences des utilisateurs.

L’hôtellerie a connu pour sa part trois mois de confinement assez complexes. Les premiers chiffres faisant suite à la reprise sont encourageants mais ils n’augurent pas de ce que sera la rentrée et nous aurons besoin d’un an au minimum pour retrouver les taux d’occupation d’avant-crise sanitaire. 

Dans ces conditions, comment évolue votre thèse d'investissement ?

Notre thèse d’investissement reste intacte. Nous avons construit Raise REIM sur la force du lien entre le bailleur et son locataire. Le contexte actuel renforce le besoin de travail en transparence et en bonne intelligence entre ces deux acteurs. Nous restons focalisés sur des immeubles dont la localisation et l’architecture permettent de proposer aux utilisateurs des services adaptés à leurs besoins. Les bureaux doivent être flexibles, offrir des espaces de détente et de créativité mais également favoriser la concentration. Nous continuerons à privilégier les actifs value-added dans des tailles unitaires comprises entre 20 et 80 M€ et à viser un effet de levier de la dette compris entre 35 et 40 %. Concernant le critère de performance, nous suivrons avec attention l’évolution des transactions locatives et à l’investissement, de la demande placée et des taux d’intérêts dans les mois à venir.

Qu'en est-il des ambitions de REIM ?

Deux objectifs seront poursuivis en 2020 : d’une part, la poursuite du redéveloppement des actifs acquis et, d’autre part, la recherche de nouveaux investissements. Pour les actifs du patrimoine, le programme de restructuration s’attachera à mener à son terme, en tenant compte des contraintes liées à la pandémie de Covid-19, les chantiers de Mercure 3 et de Fontaine au Roi afin de livrer les immeubles à leurs futurs locataires début 2021. La recherche d’actifs satisfaisant les critères d’investissement de l’OPCI Raise Immobilier 1 continuera également. Les acquisitions parisiennes resteront le cœur de cible des investissements. Les opérations à forte valeur ajoutée (value added) dans lesquelles l’innovation est mise au cœur de la construction, de la conception et de l’occupation, constituent un des savoir-faire de Raise REIM. 

Propos recueillis par François Perrigault (@fperrigault)

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