Quelques jours après la communication de la direction d’Unibail-Rodamco-Westfield assurant que "le plan Reset constitue la seule réponse crédible aux défais auxquels le groupe fait face", le consortium d’investisseurs mené par Léon Bressler et Xavier Niel a répondu en confrontant son plan Refocus à celui du management. Décryptage.

Nouveau round dans le bras de fer entre les partisans du plan "Refocus", Léon Bressler et Xavier Niel en tête, et la direction d’Unibail-Rodamco-Westfield qui porte celui baptisé "Reset". "Le conseil de surveillance d'URW a été incapable de répondre aux inquiétudes pourtant très fortes des investisseurs, allant d’institutions qui représentent des millions d'épargnants et de retraités aux actionnaires individuels et salariés, qui seront sévèrement pénalisés par l'augmentation de capital proposée dans le cadre du plan Reset, tancent Léon Bressler et Xavier Niel. C'est une question de confiance, et la réaction positive de la bourse et du marché obligataire vis-à-vis de notre plan Refocus atteste de la confiance des marchés."

L’ancien CEO d’Unibail et le fondateur du groupe Illiad mettent ainsi en avant une hausse de 18 % du cours de bourse d’URW suite à l’annonce du plan Refocus contre une baisse de 25 % lors de la présentation de celui Reset. Ils expliquent par ailleurs que les rendements des obligations d’Unibail-Rodamco-Westfield ont baissé suite à la présentation du plan Refocus avant de remonter quand la direction de la foncière a fait part de son opposition à la stratégie du consortium mené par Léon Bressler et Xavier Niel.

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(©Consortium Refocus)

Autre élément de comparaison, l’augmentation de capital proposée dans le cadre du plan Reset entraînerait une diminution de 49 à 67 % de la valeur nette corporelle (VNC) EPRA par action d’après eux, soit 51 € à 79 €, tandis que Refocus conduirait à une VNC EPRA pro forma de l’ordre de 103 € "même avec des hypothèses très prudentes". Ces dernières se basent sur une réduction de 50 % de la valeur estimée des centres commerciaux américains. "D’ici 18 à 36 mois, la société aura rétabli son équilibre si elle récupère la moitié de la valeur actuelle de ses actifs américains dans le cadre de cessions", assure Léon Bressler.

En attendant de pouvoir réaliser ces arbitrages quand le marché américain redeviendra liquide, l’ancien CEO d’Unibail et le fondateur du groupe Illiad réitèrent leur conviction selon laquelle URW dispose de liquidités suffisantes et générera les flux de trésorerie d'exploitation nécessaires pour faire face à ses besoins de trésorerie jusqu'en décembre 2022. "D'ici fin 2023, le besoin estimé de financement d’URW s’élève à 4,3 Mds€, rendant l’appel aux marchés de capitaux tout à fait réalisable, ajoutent-ils. Et, en cas de révision à la baisse de sa note à la catégorie "BBB", URW serait toujours en mesure de refinancer ses échéances obligataires à venir."

En guise de conclusion, le consortium dévoile son benchmark des track-records des trois derniers CEO d’URW, à savoir Léon Bressler, Guillaume Poitrinal (qui a apporté son soutien au plan Refocus) et Christophe Cuvillier qui dirige actuellement la foncière.

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(©Consortium Refocus)

"En tant qu'investisseurs actifs, dotés d'une vision à long terme et axés sur la création de valeur, nous ne cherchons pas à prendre le contrôle de la société, ajoutent Léon Bressler et Xavier Niel. Toutefois, les manquements du directoire et du conseil de surveillance nous ont obligés à agir pour sauver une entreprise qui n’a plus de cap stratégique." Si le consortium atteint son but, le sort de Christophe Cuvillier à la tête d’Unibail-Rodamco-Westfield semblerait donc scellé.

Interrogé sur l’éventuelle existence d’une short-list de successeurs, Xavier Niel répond: "Si Léon Bressler, Susana Gallardo et moi-même intégrons le conseil de surveillance du groupe, nous ne serons pas majoritaires. Ce sera à ce conseil de prendre les décisions qui s’imposent." L’assemblée générale extraordinaire du 10 novembre au cours de laquelle la proposition d’admission sera examinée en même temps que la demande de délégation de compétence consentie au directoire en vue de l’augmentation de capital s’annonce explosive.

Par François Perrigault (@fperrigault)

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