Malgré le contexte compliqué, Esset, filiale BtoB du groupe Foncia, a poursuivi son développement en 2020 avec les acquisitions d’Yxime et de Perial Property Management. Son président, Philippe Calmon, fait le point sur sa stratégie et dévoile ses ambitions à Décideurs.

Décideurs. Où en est l’intégration d’Yxime et de Perial Property Management ?

Philippe Calmon. Les acquisitions récentes d’Yxime et de Périal Property Management se sont inscrites dans la droite ligne de notre stratégie de développement de l’activité de property management. Celle-ci a débuté il y a 4 ans lorsque le groupe Foncia a décidé d’acquérir Icade Property Management, devenue Foncia IPM, troisième acteur du marché à l’époque. Cette société a été rebaptisée Esset Property Management en 2019 pour donner une identité propre à cette activité au sein de du groupe Foncia et préparer notre nouvelle phase de développement. Une autre entité existe au sein de notre groupe, Foncia Property Management, qui est principalement dédiée aux gestionnaires de SCPI spécialisées en résidentiel. En juillet 2020, nous avons finalisé l’acquisition d’Yxime puis avons signé celle de Perial Property Management fin octobre, deux entités complémentaires d’Esset Property Management. Ces opérations ont été réalisées dans un contexte compliqué du fait de la crise sanitaire mais nous avons surmonté les obstacles afin de poursuivre notre développement. Pour intégrer les deux structures, nous sommes en réflexion pour définir le schéma optimal afin d’assurer le meilleur niveau de satisfaction de nos clients. Actuellement, chaque structure continue de fonctionner sans changement. Seuls leurs noms ont évolué : Yxime by Esset et PPM. Mais notre objectif est bien de constituer dès 2021 un ensemble homogène autour d’une même enseigne afin de répondre aux besoins de nos clients institutionnels, et ce quelle que soit la typologie d’actifs immobiliers. Nous gérons actuellement 12 millions de m² en immobilier d’entreprise et 20 000 lots en résidentiel grâce à nos 500 collaborateurs.

"Le property manager doit devenir de plus en plus force de proposition, en complément de ses missions traditionnelles de gestion"

Dans quelle mesure la crise sanitaire a-t-elle impacté l’activité d’Esset Property Management au cours des derniers mois ?

Lors du premier confinement, nous avons tous été amenés à passer en télétravail du jour au lendemain. Nous avons su relever le défi et continuer à délivrer nos prestations. Nos clients nous ont demandé davantage d’informations pendant cette période de gestion de crise, notamment en termes de reportings. Nous avons également mis l’accent sur les relations avec les locataires, le déploiement des protocoles sanitaires… Nous avons eu des retours positifs des occupants des immeubles que nous gérons et de leurs propriétaires. Le métier du property manager, pas toujours bien compris par les acteurs de la chaine de valeur immobilière, a ainsi été revalorisé au cours de cette période. S’agissant de l’impact financier, il sera plus limité que dans d’autres secteurs. En effet nous avons continué à assurer nos missions courantes, qui représentent plus de 80 % de notre chiffre d’affaire. En revanche, l’activité travaux a été en grande partie mise à l’arrêt pendant le premier confinement. La situation a été identique pour l’activité location dans le résidentiel, également stoppée pendant le premier reconfinement.

Quels premiers enseignements tirez-vous de cette situation pour le métier de property manager ?

Comme dans beaucoup de secteurs, la crise sanitaire a été un accélérateur, notamment dans notre façon de travailler. Nous avons dès cet été mis en place un accord relatif au télétravail pour en pérenniser la pratique. De plus, nos convictions concernant la nécessaire présence de collaborateurs sur les sites gérés et les gains de temps permis par la digitalisation des tâches administratives ont été renforcées. Le rôle du property manager va également évoluer. Il doit devenir de plus en plus force de proposition, en complément de ses missions traditionnelles de gestion. Etant en contact quotidien avec les utilisateurs, nous pouvons apporter de précieux conseils pour aider les bailleurs à faire évoluer leur offre de bureaux. Un autre exemple d’actualité est la mise en œuvre du décret tertiaire pour lequel nous avons noué un partenariat avec la start-up Citron afin de proposer un package de services à destination des propriétaires qui souhaitent être accompagnés dans leurs démarches.

"En France, nous voulons poursuivre notre croissance pour dépasser les 15 millions de m² sous gestion sur le segment tertiaire à horizon trois ans"

Quelle sera la stratégie de développement d’Esset Property Management pour les mois à venir ?

Notre objectif premier est de mettre en œuvre l’intégration d’Yxime by Esset et de PPM. Du fait de la complémentarité des différentes entités en termes de clientèle et de segments d’activités couverts, ce processus sera fluide. Nous continuerons en parallèle à regarder de nouvelles opérations de croissance externe. Autre axe de développement : l’international. Foncia ayant déjà une activité de property management en Allemagne et en Suisse, nous avons l’intention d’accompagner nos clients dans différents pays. Enfin, notre taille critique va nous permettre de mutualiser les coûts en matière de recherche et développement afin de proposer des offres de services toujours plus pertinentes et efficaces.

Quelles sont vos ambitions à moyen terme ?

A l’international, notre ambition est de construire une offre paneuropéenne pour nos clients intervenant sur différents marchés européens. En France, nous voulons poursuivre notre croissance pour dépasser les 15 millions de m² sous gestion sur le segment tertiaire à horizon trois ans. Concernant le résidentiel, qui représente 25 % de notre activité, avec 20 000 lots gérés pour le compte d’institutionnels, nous disposons de gisements de croissance organique compte tenu du regain d’attractivité de cette classe d’actifs pour les investisseurs.

Propos recueillis par François Perrigault

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