D’après l’analyse comparative des co-présidents du Conseil national de l’hydrogène, la France est en tête des pays les plus avancés dans la mise en œuvre de leur stratégie de développement de l’hydrogène décarboné, aux côtés de l’Allemagne, la Chine, la Corée et le Japon. Analyse.

La France sait à quoi s’en tenir dans la compétition mondiale en matière de développement de l’hydrogène vert. Au cours de la première réunion du Conseil national de l’hydrogène, les co-présidents de l'organisme, Benoit Potier, président directeur général d’Air Liquide, et Patrick Koller, directeur général de Faurecia, ont présenté une analyse comparative des stratégies internationales en la matière, se fondant notamment sur les travaux du Conseil mondial de l’hydrogène (Hydrogen Council). Un bilan d’où Il ressort que la France se positionne dans le peloton de tête des pays les plus avancés dans le déploiement de leur stratégie, aux côtés de l’Allemagne en Europe ou de la Chine, la Corée et le Japon pour l’Asie. Développement de la production d’hydrogène renouvelable et bas carbone, définition d’objectifs clairs, dispositif de pilotage et de suivi de la stratégie, moyens financiers, et adaptation des réglementations ont été parmi les critères d’évaluation retenus pour établir ce classement. 

Une forte dynamique industrielle en France... 

Lors de sa réunion, le CNH a constaté la forte dynamique industrielle amenée à se développer dans les prochains mois dans l’Hexagone. Ainsi, “dans le cadre de France Relance, 27 projets de R&D et d’intégration de technologies hydrogène ont d’ores et déjà été soutenus, pour un montant de 212 millions d’euros d’investissement total et 37 millions d’euros de soutien public. Par ailleurs, s’ajoutent à cela 60 millions d’euros de soutien à la filière aéronautique dans le cadre du CORAC (Comité d’orientation de la recherche pour l’aéronautique civile). En outre, début 2021, un soutien financier a été annoncé pour aider 4 régions (Occitanie, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est) à acquérir 14 trains hydrogène représentant un investissement total de 300 millions d'euros.” explique le communiqué de presse du ministère de la Transition écologique. 

… et des projets ambitieux 

Dans le cadre de la première session de l’appel à projets « écosystèmes territoriaux » de l’ADEME, “7 projets, représentant un investissement de 136 millions d’euros et une demande d’aide de 45 millions d’euros, ont été présélectionnés pour soutenir la production par électrolyse et la mobilité hydrogène”, précise le communiqué de presse. 

Différents éléments ont été présentés concernant des projets d’envergure qui pourraient bénéficier d’un accompagnement dans le cadre du PIIEC en cours de construction au niveau européen, sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne. Ces projets français représentent un montant total d’aides avoisinant les 8 milliards d’euros et ciblent notamment la production d’électrolyseurs, la décarbonation de l’industrie lourde, la production d’équipements pour la mobilité. Les projets retenus donneront lieu au versement des premières aides dès la fin de l’année. 

Annoncée par le gouvernement, le 8 septembre dernier, la stratégie française pour le développement d’un hydrogène décarboné prévoit 7 milliards d'euros de soutien public d'ici 2030, dont 2 milliards d'euros d'ici 2022, dans le cadre de France Relance et des investissements d’avenir.  

Clémentine Locastro 

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