Les gigafactories se multiplient ces derniers mois, avec une première inauguration en mai dernier et plusieurs mises en chantier. Reste à voir si nous sommes en présence d’une tendance de fond, celle de la réindustrialisation.
Gigafactories : buzz ou mouvement de fond ?
Évoqué pour la première fois par Tesla en 2013, le concept de gigafactory est sur le papier, simple : il s’agit d’une usine de batteries dotée d’une très grande capacité de production, égale ou supérieure à 1 GWh. La première et la plus importante d’entre elles s’est installée au Nevada et fournit la totalité des cellules de batteries des véhicules Tesla, à l’exception de ceux produits en Chine.
Plutôt des giga-investissements
Depuis, Tesla est un peu plus flexible avec cette dénomination, puisque certaines des 5 Gigafactory ne produisent pas de batteries. Celle de New York est dédiée aux panneaux solaires tandis que les sites de Berlin, Shanghai ou Mexico assemblent des véhicules. Si Tesla prend des libertés avec sa propre appellation, le préfixe « giga » de gigafactory semble davantage faire référence aux milliards d’investissements nécessaires à la construction de ces usines démesurées. Le gouvernement français a d’ailleurs déployé une opération de charme l’été dernier pour tenter de convaincre Elon Musk, qui n’avait pas encore choisi le site de Berlin, d’installer une unité de production dans l’Hexagone.
Gigafactories pour tout le monde
D’autres compagnies comme Verkor, ProLogium ou ACC annoncent leurs propres gigafactories. Les projets semblent correspondre au vocable avec des usines géantes à la clé. On trouve ainsi des usines de panneaux solaires, de batteries ou encore de composants nécessaires à leur construction. Le tout implique des budgets pharaoniques. En France, quatre projets de ce type sont en cours, dans le Nord de la France, avec ACC dans le Pas-de-Calais, Envision AESC à Douai ou encore Verkor et ProLogium à Dunkerque. Au niveau européen, près de 50 giga usines liées aux batteries ou énergies renouvelables devraient voir le jour à l’horizon 2030. Un mouvement de réindustrialisation inédit pour une Europe qui s’était habituée aux délocalisations et à la sous-traitance.
Points communs de tous ces projets à la mesure des enjeux ? Ils visent à renforcer l’autonomie européenne et française sur des produits à la fois stratégiques et centraux dans la transition écologique. La métamorphose industrielle qui se profile s’inscrira-t-elle dans la durée et surtout sera-t-elle suffisante pour combler le retard accumulé face aux USA et surtout la Chine ?
François Arias