La société alsacienne a participé à la construction de nombreux sites olympiques. Un défi de taille parfaitement relevé. De quoi favoriser l’expansion du groupe à l’international ?

"L’important c’est de participer". Cette citation popularisée par le baron Pierre de Coubertin, père des Jeux olympiques modernes s’applique à l’origine aux athlètes. Mais lorsque les 200 salariés du groupe Mathis Construction Bois regarderont les épreuves cet été, eux aussi pourront se vanter d’avoir participé.

Treize bâtiments

Le groupe alsacien basé dans le village de Muttersholtz, à quelques encâblures de Sélestat, a participé à la construction de 13 bâtiments essentiels à la bonne marche des olympiades. Parmi eux, 7 immeubles du village olympique, le siège du comité d’organisation des Jeux olympiques, la Adidas Arena de la Porte de la Chapelle qui accueillera notamment les épreuves de badminton et de gymnastique rythmique. La société dirigée par Frank Mathis a également eu un rôle central dans la conception du centre aquatique de Saint-Denis où se dérouleront les compétitions de plongeon, waterpolo ou natation artistique. "Sur tous ces chantiers, nous nous sommes occupés de tout ce qui est structure en bois. Il peut s’agir de la structure principale, de la charpente ou encore des planchers", explique son dirigeant, heureux d’avoir terminé en temps et en heure ce défi pas comme les autres.

Challenges

Frank Mathis qui se targue d’être à la tête d’un groupe "spécialiste des situations complexes" en a eu pour son argent ! "Dans le secteur du bâtiment, le respect des délais est toujours un pistolet sur la tempe. Dans le cadre des Jeux, c’était un vrai bazooka." Impossible d’être en retard ! À cela s’ajoute une organisation minutieuse pour que tous les corps de métiers puissent avancer de façon synchronisée, "notamment sur le village olympique, le plus gros chantier d’Europe. Si un camion devait arriver à 10h14, c’était 10h14 pas 10h20".

"La France est parfois défaitiste mais les chantiers ont été menés d'une main de maître avec des pouvoirs publics réactifs et présents"

L’entrepreneur se réjouit que le travail ait été fini dans les temps et au prix fixé. "La France est parfois défaitiste mais les chantiers ont été menés d’une main de maître avec des pouvoirs publics réactifs et présents", se réjouit l’entrepreneur qui se rappelle notamment avoir reçu un appel du patron de Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques) au début de la guerre en Ukraine. Motif : savoir si le bois risquait de manquer à cause de la conjoncture internationale et informer que l’État ferait tout pour assurer la fourniture en matière première (ce qui n’a pas été nécessaire). Autre challenge : le respect des exigences sociales et environnementales nécessaires pour décrocher les appels d’offres. "Nous avons dû nous mettre au reporting, recruter et former de la main-d’œuvre originaire des bassins d’emploi" Des défis menés à bien qui serviront pour l’avenir.

Retombées

Au niveau financier, les JO constituent un bonus. "Au total, les Jeux nous rapportent environ 30 millions d’euros étalés sur trois ans. C’est loin d’être négligeable mais notre chiffre d’affaires annuel est d’environ 70 millions." Le dirigeant espère surtout que l’événement permettra de mettre en lumière le savoir-faire de ses troupes, leur capacité à tenir les délais tout en assurant des prestations de qualité. "Les maîtres d’œuvre du monde entier auront les yeux rivés sur les infrastructures." S’ils ont besoin d’un spécialiste des constructions en bois, ils sauront qui appeler…

Lucas Jakubowicz

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