Nicolas Perruchot, président de la commission d’enquête parlementaire sur le financement des syndicats, revient sur l'impact des récentes réformes.
Décideurs. Votre rapport soulignait l’opacité du financement. La situation s’est-elle améliorée depuis ?
Nicolas Perruchot.
Non malheureusement. La loi Sapin sur la formation professionnelle (votée en mars 2014) devait permettre au départ de mettre fin à un dispositif que j’avais dénoncé en 2011, et qui permettait aux partenaires sociaux (syndicats de salariés et organismes patronaux) de détourner à leur profit une partie de l’argent dédiée à la formation professionnelle. Nous avions démontré que 66?millions d’euros se retrouvaient ainsi chaque année dans les caisses des partenaires sociaux, sans justification ! Mais le nouveau dispositif est sans doute pire que le précédent. Les syndicats seront désormais financés grâce à un nouveau fonds alimenté cette fois-ci par une taxe sur les salaires fixés par les partenaires sociaux. Les syndicats récupéreront ainsi une somme qui ne pourra être inférieure à 73?millions d’euros. Pour la seule année 2015, le gouvernement a d’ores et déjà budgété 90?millions d’euros de financement.

Propos recueillis par V.P.

Cet entretien fait parti de l'article "Nos chers partenaires sociaux".

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