Le finlandais va absorber l’équipementier télécom Alcatel-Lucent. Une opération de 15,6 milliards d’euros.
Après avoir reçu le 14 avril la bénédiction du gouvernement français, Alcatel-Lucent et Nokia ont officialisé leur rapprochement. Sous réserve de l’approbation par les autorités de concurrence et les représentants des salariés, le finlandais procédera donc à une offre publique d’échange de 0,55 action Nokia pour une action Alcatel-Lucent dans le courant du premier semestre 2016. Ce rachat d’un montant de 15,6 milliards d’euros, permet aux actionnaires de la cible d’empocher une prime de 28 % (34 % en incluant les obligations convertibles). L’opération profite également à la société elle-même. La trésorerie nette du nouveau groupe atteint désormais 7,4 milliards d’euros pro forma, et la consolidation devrait permettre de réduire la charge de la dette de 200 millions d’euros dès 2017.

Si le nom d’Alcatel-Lucent disparaît au profit de celui de Nokia Corporation, le P-DG d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, affirme que son entreprise continuera à jouer un rôle central. Outre les trois administrateurs du groupe qui rejoindront le nouveaux board, l’accord prévoit cinq cents recrutements supplémentaires en R&D en France, d’où sera piloté l’ensemble de l’innovation du groupe. Nokia prévoit en outre de maintenir une cotation à Paris ; une bonne chose pour la place qui voit de plus en plus de ses champions se faire racheter à l’étranger.

L'objectif du rapprochement est de créer un géant européen « leader des technologies innovantes pour les réseaux ». Avec une croissance annuelle moyenne de 3,5 % d’ici 2020, ce marché des réseaux téléphoniques et IP ciblé par Nokia Corporation était estimé à 130 milliards d’euros en 2014. Grâce aux portefeuilles et aux poids combinés d’Alcatel-Lucent et de Nokia, le nouveau groupe se place au deuxième rang de ce secteur derrière Ericsson et devant Huawei. Pour Alcatel-Lucent, cette opération est donc une occasion unique que Michel Combe ne voulait pas rater. Même si cela lui coûte son poste, il insiste sur la pertinence stratégique de ce rachat. « Le rôle d'un patron est de savoir s'effacer lorsque l'intérêt de l'entreprise prime », a-t-il expliqué à BFM Business. 

Conseil acquéreur : juridique : Skadden, Arps, Slate Meagher & Flom, Roschier ; financier : JP Morgan. Conseil cible : juridique : Sullivan & Cromwell, Latham & Watkins ; financier : Zaoui & Co.

J.-H.F.

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