En 2014, le PIB chinois devrait passer devant celui des États-Unis selon les premières estimations du FMI. Une place que le géant américain occupait depuis 1872. Ce passage de relais marque-t-il la fin de l’hégémonie américaine au profit de la Chine ? Comparaison sur cinq points clés, chiffres à l’appui.
1- Croissance : Chine

Indicateur :
taux de croissance du PIB

Au troisième trimestre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois a atteint 7,3 %, soit un plus bas depuis la crise financière. Pour la première fois, le gouvernement devrait avoir du mal à atteindre son objectif de croissance de 7,5 % pour 2014. Le ralentissement du marché immobilier (insérer lien) est la première cause de la moindre forme de l’économie chinoise. Des taux de croissance qui satisferaient bien les États-Unis, eux qui devront se contenter d’une croissance d’environ 2 % en 2014, malgré un rebond au troisième trimestre de 3,5 %. Au cours de la dernière décennie, l’économie chinoise a connu une croissance sept fois plus rapide que celle de l’économie américaine.

Résultat, la Chine deviendra en 2014 la première puissance économique mondiale. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le PIB chinois s'élèvera à 17 632 milliards de dollars tandis que celui des États-Unis atteindra 17 416 milliards de dollars. Ces chiffres sont exprimés en parité de pouvoir d'achat. Ainsi, les États-Unis restent encore en tête quant au PIB nominal. Calculé selon les taux de change officiels, le PIB de la Chine n’est plus que de 10 355 milliards de dollars.

2- Richesse : États-Unis

Indicateur :
PIB par habitant

Si l’économie chinoise a bel bien rattrapé les États-Unis en valeur absolue, elle en est encore loin quand il s’agit de la rapporter à la richesse produite par une personne. Ainsi, le PIB par habitant est de 53 142 dollars aux États-Unis en 2013 contre seulement 6 807 dollars en Chine selon la Banque mondiale. Un écart qui ne cesse de grandir. En 1990, l’écart était de 23 640 dollars. Vingt-trois ans plus tard, il est de 47 050 dollars.

3- Monnaie : États-Unis

Indicateur :
pourcentage du prix des exportations chinoise indiqué en yuan

Depuis la Seconde Guerre mondiale, le dollar est la monnaie de référence des échanges économiques internationaux. Et elle devrait le rester encore de nombreuses années, car si la Chine et le Japon ont décidé de s’en passer pour leurs échanges commerciaux, la devise américaine reste la monnaie de référence, même pour la Chine. Aujourd'hui, la valeur d'environ 25 % des exportations chinoises est indiquée en yuan. En réalité, la Chine profite du dollar fort. Pour soutenir ses exportations, elle en accumule même pour maintenir sa devise à un taux de change bas. En janvier 2014, les réserves de change de la Chine atteignaient 3 800 milliards de dollars.

4- Consommation : Chine

Indicateur :
part de la consommation dans le PIB et population aisée

Contrairement aux années 2000, la Chine peut enfin compter sur son marché intérieur pour porter sa croissance. Si la part de la consommation interne dans le PIB demeure faible (35 %) contre 68 % pour les Etats-Unis), c’est surtout parce que le gouvernement chinois investit massivement dans son économie. Mais depuis le début de l’année 2014, il entend laisser la consommation prendre le relais. Selon le Boston Consulting Group (BCG), la Chine devrait ravir au Japon la place de second marché mondial de consommateurs dans les trois ans qui viennent. La part des aisés, disposant en moyenne de revenus annuels de l’ordre de 40 000 dollars américains, devrait s’élever à 280 millions de personnes d’ici à 2020. Ce sera plus qu’aux États-Unis.

5- Entreprises : États-Unis

Indicateur :
nombre de sociétés dans le Fortune Global 500

Les États-Unis comptent pas moins de 136 entreprises parmi les 500 qui composent le Fortune Global 500. La Chine n’en a que dix-neuf ce qui la situe au même niveau que… la France. Point en faveur de la Chine, elle place trois sociétés dans les dix premières places, contre deux pour le Nord-Américain.

Résultat : États-Unis : 3 - Chine : 2

Sur le plan économique, les États-Unis sont bien à la portée de la Chine. D’ici une dizaine d’années, l’empire du Milieu fera jeu égal, voire mieux. Mais pour remettre en cause l’hégémonie américaine, il lui faudra surtout s’améliorer sur deux domaines : le premier est ce que les Américains appellent le « soft power », cette capacité à imposer son point de vue en douceur à travers le monde, le second, militaire. Les États-Unis dépensent cinq fois plus en la matière. Si la Chine compte 2,2 millions de soldats contre « seulement » 1,5 million pour les États-Unis, les Américains se rattrapent sur le matériel : 9 600 têtes nucléaires contre 240 officiellement en Chine et 13 051 avions contre 2 598. Bref, il vaut mieux que la guerre entre ces deux pays demeure économique.

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