Blackrock Real Estate est de retour sur le marché de l’investissement en France. Entretien avec son directeur.
Décideurs. Blackrock Real Estate fait son grand retour en France, avec l’acquisition de l’Îlot des mariniers. Que dit cette opération de votre stratégie d’investissement ?
Jean-Philippe Olgiati.
L’acquisition de l’Îlot des mariniers marque effectivement le retour de Blackrock Real Estate sur le marché de l’investissement français. La France est l’un des quatre marchés clé en Europe pour déployer notre stratégie d’investissement, avec le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Pologne. Dans chacun de ces pays,des équipes implantées localement sourcent des opérations, achètent, gèrent et vendent au mieux nos actifs pour le compte de nos investisseurs internationaux. En France, nous avons une équipe de six personnes présente depuis 2006. Elle a déjà réalisé un certain nombre d’opérations value-added. La création de valeur est le premier métier de Blackrock Real Estate. Tous nos fonds à investir en Europe continentale se positionnent entre le core+ et le value-added.

Décideurs. Et quelle est votre stratégie sur l’Îlot des mariniers ?
J.-P. O.
Cet actif correspond parfaitement à la stratégie que nous développons, à savoir nous positionner sur des actifs prime, bien desservis, sur lesquels nous pouvons créer de la valeur. Notre projet de restructuration vise à repositionner cet actif pour qu’il corresponde aux besoins des utilisateurs, ce que nous connaissons très bien. Cet ensemble intégrera tous les services que les locataires attendent aujourd’hui d’un immeuble : un restaurant d’entreprise, des services de conciergerie, des parkings en sous-sol, tout en respectant les normes environnementales.

Décideurs. Paris est un marché très compétitif à l’investissement. Qu’est-ce qui a fait la différence ?
J.-P. O.
Notre capacité à aller sur des opérations à valeur ajoutée. Nous l’avons prouvé avec le Madeleine, qui nous a permis de participer à la revalorisation économique et sociale du boulevard de la Madeleine. C’est notre ADN. Nous nous sommes positionnés sur cet actif en 2009, une période difficile où personne n’y croyait. Cela nous a permis d’asseoir notre crédibilité sur le marché. Les vendeurs veulent des acheteurs qui peuvent aller jusqu’au bout de leurs opérations, en étant notamment accompagnés de partenaires financiers. Pour l’Îlot des mariniers, Crédit agricole corporate & investment bank et BNP Paribas nous financent à hauteur de 60 %.

Décideurs. Quels volumes d’investissement visez-vous en France ?
J.-P. O.
Un portefeuille compris entre 800 millions et un milliard d’euros d’actifs nous positionnerait comme l’un des grands acteurs du marché immobilier en France et c’est ce que nous souhaitons. Nous avons la capacité d’investir notre equity en mandats séparés ou discrétionnaires et, même si le marché est très compétitif, il recèle de nombreuses opportunités comme l’opération de l’Îlot des mariniers l’a montré. Nous souhaitons reconstruire notre portefeuille avec des actifs de bureau et de commerce situés en Île-de-France, à Paris et première couronne. Nous regardons aussi quelques opérations en région, à Marseille notamment, mais ce sera plus ponctuel.

Décideurs. Pourquoi Paris et sa première couronne ?
J.-P. O.
Pour la liquidité. Dans une stratégie value-added, c’est la sortie de l’actif qui nous importe, c’est notre priorité. C’est pour cela que nous visons plutôt Paris et première couronne, où se trouvent des actifs de taille et liquides.

Propos recueillis par Sophie Da Costa

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