« Nous sommes dans un capitalisme hybride qui vit très souvent en violation des règles de l’état de droit. »
Une question à Laurent Mauduit, journaliste et cofondateur du site Mediapart
Décideurs. Le citoyen que vous êtes n’est-il pas attristé que le succès de Mediapart soit consubstantiel des mensonges ou fautes des élus et politiques ?
Laurent Mauduit. Notre ambition est de faire un vrai journal concurrent des autres. Mon expérience de chroniqueur économique depuis plus de trente ans, qui s’intéresse à la vie des affaires et au capitalisme parisien, me fait dire cependant que si nous avons importé du monde anglo-saxon des règles essentiellement liées à l’enrichissement des mandataires sociaux, nous avons assez peu importé celles qui concernent la transparence… si bien que nous sommes dans un capitalisme hybride qui vit très souvent en violation des règles de l’état de droit. Il existe, à l’instar de l’Italie et de la Sicile que l’on cite souvent, une tradition française à l’obscurité, quasi mafieuse.
Par exemple : dans quelle autre démocratie que la France le ministre du Budget a la possibilité d’octroyer une remise gracieuse au citoyen sans avoir à en rendre compte à une commission parlementaire ? Pourquoi monsieur Woerth a-t-il accordé une remise gracieuse de 6,2 millions d’euros à André Tarallo, le monsieur Afrique d'Elf ?
Dès lors, il ne s’agit pas de gagner de l’argent et de la notoriété sur le dos de cette obscurité, mais de produire les faits de cette maladie de la démocratie.
Laurent Mauduit. Notre ambition est de faire un vrai journal concurrent des autres. Mon expérience de chroniqueur économique depuis plus de trente ans, qui s’intéresse à la vie des affaires et au capitalisme parisien, me fait dire cependant que si nous avons importé du monde anglo-saxon des règles essentiellement liées à l’enrichissement des mandataires sociaux, nous avons assez peu importé celles qui concernent la transparence… si bien que nous sommes dans un capitalisme hybride qui vit très souvent en violation des règles de l’état de droit. Il existe, à l’instar de l’Italie et de la Sicile que l’on cite souvent, une tradition française à l’obscurité, quasi mafieuse.
Par exemple : dans quelle autre démocratie que la France le ministre du Budget a la possibilité d’octroyer une remise gracieuse au citoyen sans avoir à en rendre compte à une commission parlementaire ? Pourquoi monsieur Woerth a-t-il accordé une remise gracieuse de 6,2 millions d’euros à André Tarallo, le monsieur Afrique d'Elf ?
Dès lors, il ne s’agit pas de gagner de l’argent et de la notoriété sur le dos de cette obscurité, mais de produire les faits de cette maladie de la démocratie.
