En octobre 2012, la hausse des prix en France était proche de 2 % en rythme annuel, elle n’est plus que de 0,5 % aujourd’hui.
« Il y a un vrai risque déflationniste en Europe : en France, l’inflation n’a jamais été aussi basse  », déclarait, début août, François Hollande, dans les colonnes du Monde. Si pour le moment, on ne peut pas parler de déflation, la France est bien entrée dans une phase de désinflation, c’est-à-dire une baisse de l’inflation. Ainsi, en octobre 2012, la hausse des prix en France était proche de 2 % en rythme annuel, elle n’est plus que de 0,5 %. Le risque existe bien en Europe : en Espagne, l’indice des prix à la consommation a reculé en juillet après une inflation nulle en juin.

Un calcul politique

En France, on en est encore loin. Pourquoi François Hollande agite-t-il alors ce spectre ? Cela relève clairement d’un calcul politique. Pour trois raisons : justifier sa politique économique, expliquer son échec sur la croissance et faire pression sur l’Allemagne. Le problème est que le risque de déflation doit être traité à l’échelon de la zone euro. Seule une politique monétaire peut réussir à freiner le phénomène. La Banque centrale européenne, dont la mission est de maintenir la stabilité des prix, l’a bien compris. Son président, Mario Draghi, reste ouvert sur l’opportunité de nouvelles mesures de relance.

Repère : La déflation correspond à une baisse généralisée et persistante des prix. Ce phénomène économique peut être encore plus dangereux qu’une inflation élevée. En effet, comme les ménages anticipent une baisse des prix, ils reportent leur décision d’achat. Face à cette baisse de la demande, les entreprises réduisent leur production et leurs coûts avec une baisse des salaires. Résultat, la demande se retrouve de nouveau impactée et fait de nouveau reculer les prix. Le cercle vicieux s’engage alors. L’exemple le plus connu est celui du Japon qui depuis maintenant deux décennies n’arrive pas à sortir de cette spirale.

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