Fin juin, Atos a conclu l’acquisition de Xerox ITO renforçant sa position de leader mondial dans les services informatiques. Michel-Alain Proch, directeur général adjoint de la firme, revient sur les grands enjeux de cette fusion.

Décideurs. Vous avez finalisé fin juin le rachat de Xerox ITO pour 1,05 milliard de dollars, ce qui vous a permis de tripler de taille aux États-Unis. Comment avez-vous géré une intégration de cette dimension ?

Michel-Alain Proch. L’envergure d’Atos a crû grâce à plusieurs acquisitions de grande ampleur, notamment celles de Siemens IT Solutions and Services en 2011, Bull en 2014 et maintenant de Xerox ITO aux États-Unis. Sous la supervision de Thierry Breton, ces opérations ont été pilotées directement par la direction générale du groupe à la fois dans les phases de négociation, de due diligence, de signing, de closing puis, et surtout, d’intégration. Nous mobilisons nos meilleurs experts opérationnels et financiers qui constituent une équipe pluridisciplinaire très solide et rodée à ce type d’exercice. Nous accordons une grande importance à la phase d’intégration, par des travaux de suivi régulier effectués par les mêmes équipes que celles de la négociation et ce, dès l’annonce de l’acquisition et qui s’effectuent dans le cadre d’une méthodologie d’intégration éprouvée, celle du plan TOP (Total Operating Performance). Ainsi, depuis décembre 2014, les équipes d’Atos et Xerox ITO ont travaillé ensemble afin d’être prêtes opérationnellement dès le premier jour suivant la clôture de la transaction. Atos a désormais la capacité d’offrir à ses clients européens et américains la présence nécessaire pour mieux accompagner leurs besoins de transformation numérique, n’importe où dans le monde. 

 

Décideurs. Quelle place occupe désormais les États-Unis ?

M.-A. P. Avec un chiffre d’affaires d’environ deux milliards de dollars, l’Amérique du Nord devient la première zone géographique d’Atos. Le groupe s’y positionne désormais à la neuvième place dans les services d’externalisation informatique. J'entends continuer à développer nos activités aux États-Unis à la fois dans le domaine du cloud mais aussi dans le domaine de l’intégration de systèmes.

 

Décideurs. C’est votre second rachat en peu de temps après celui de Bull acquis pour 1,2 milliard d’euros. Avez-vous d’autres opérations en vue ?

M.-A. P. Le groupe continuera à participer à la consolidation du secteur à la fois dans le domaine des services informatiques et dans celui des paiements, à travers sa filiale cotée Worldline. Nos critères de jugement décidant de la réalisation ou non d’une acquisition sont extrêmement clairs et ont été mis en place par le conseil d’administration. Ils prennent en compte la valeur intrinsèque de l’actif proposé et particulièrement celle de ses actifs technologiques, l’ampleur des synergies et la rapidité avec laquelle nous pouvons les matérialiser, le tout dans le cadre de la rigueur financière propre au groupe.

 

Propos recueillis par Sophia Sanni Soulé

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