La plate-forme d'hébergement entre particuliers rencontre de réelles difficultés à San Francisco, sa terre natale.

Si le référendum « anti-Airbnb » n'a finalement pas eu gain de cause chez les électeurs de San Francisco, il n'en reste pas moins que la plate-forme d'hébergement entre particuliers rencontre de réelles difficultés sur sa terre natale. La ville, divisée entre ceux qui estiment que l'entreprise dirigée par Brian Chesky permet d'arrondir les fins de mois et ceux qui condamnent sa participation à l'inflation du prix des locations immobilières, a récemment été le théâtre de nombreux conflits de voisinage. La « proposition F », rejetée donc, limitait les services de la plate-forme à 75 nuits par an (contre 90 aujourd'hui), et permettait aux voisins des contrevenants à cette mesure de réclamer des dommages et intérêts.

 

Airbnb peut dès lors célébrer cette première victoire politique, pour le moins coûteuse (8 M$ dépensés en lobbying et publicité, soit la moitié du budget annuel de Google), et se servir de cet épisode local fâcheux afin de ne pas connaître pareille contestation en dehors de son bastion. Mais comme pour Google ou Uber, quelque chose nous dit que ce n'est que le début des ennuis juridico-politiques pour ces firmes digitales qui viennent repenser les modes de consommation et bouleverser l'ordre économique établi.

 

Firmin Sylla

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