Très dépendant de l'économie nationale, Bruneau compte battre légèrement les prévisions du PIB en 2015, comme nous le confie son CEO Nicolas Potier.

Décideurs. Bruneau célèbre ses 60 ans d'existence. Quelles ont été les étapes principales de développement de votre groupe ?

Nicolas Potier. Aujourd'hui, nous réalisons environ 300 M€ de chiffre d'affaires à travers une activité de distribution de fournitures et de mobilier de bureau majoritairement déployée en France (230 M€). Bruneau se développe progressivement en Belgique (50 M€) et en Espagne (15 M€).

 

Pour revenir soixante ans en arrière, la société a été fondée par Jean-Marie Bruneau, qui n'est plus actionnaire à l'heure actuelle. Il est l'inventeur de la vente par correspondance pour le métier de la fourniture bureautique. C'est dans les années 1970-80 que l'entreprise a connu sa croissance la plus rapide. À cette époque, elle a pris le visage opérationnel et logistique qu'on lui connaît aujourd'hui avec ses stocks entreposés aux Ulis sur un site d'une vingtaine d'hectares. Nos quartiers généraux y sont également situés.

 

Le second tournant a été celui de l'Internet à l'aube des années 2000. Si aucune commande n'était faite en ligne à cette date, ce chiffre est désormais de 70-75 %. Cela signifie que Bruneau a su être réactif à l'avènement du digital et aux changements des modes de consommation.

 

Enfin, dans le cadre de l’acquisition de Bruneau par Weinberg CP récemment, les membres de l’équipe de direction ont également investi personnellement dans l’aventure au début de l’année 2015, renforçant encore leur motivation à amplifier les succès du groupe.

 

Décideurs. Vous n’avez toujours pas de points de vente physiques ?

N. P. Pas pour le moment. Jusqu'ici, nous n'avons pas pris ce virage stratégique car nous estimons que la combinaison croissance/rentabilité provient de la capacité à se concentrer sur ce qu'on sait faire de mieux. Et la distribution de produits par le biais d'enseignes locales ne fait pas encore partie de notre zone de confort. Par ailleurs, nous considérons que notre métier est aussi de faire gagner du temps à nos clients en livrant les produits sur leur lieu de travail.

 

Décideurs. Et côté croissance, quelle est la feuille de route ?

N. P. Notre marché est révélateur de la santé économique d'un pays car l'augmentation du taux de travail pousse les clients à répondre à notre offre. Cela étant précisé, l'amélioration du PIB devrait nous faire du bien et nous mener vers une hausse de 2 % du CA. De plus, nous comptons élargir notre palette de produits et nous adresser de plus en plus aux entreprises de plus grande taille sans délaisser les PME et les TPE. La croissance externe est, elle aussi, dans notre champ de vision. Nous restons attentifs à toute opportunité en France comme à l'étranger. Les spin-off éventuels issus de la fusion Office Depot-Staples pourraient faire partie de nos cibles.

 

Firmin Sylla

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