L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et le Conseil général de l’économie (CGE) publient la 15e édition de leur baromètre numérique. Alors que la navigation sur mobiles explose, les nouveaux usages des technologies s’installent. État des lieux.

Les Français sont non seulement high-tech - un sur deux possède aujourd’hui un smartphone, soit douze points de plus que l’année précédente - mais ils ont en plus la bougeotte technophile. 92 % de la population est équipée en téléphonie mobile, c’est dorénavant plus qu’en fixe (89 %) ! Quant à la croissance des tablettes, si elle connaît un léger fléchissement, n’augmentant que de six points cette année, elle atteint tout de même les 35 %, plaçant la France dans le haut du panier. Cette passion tricolore pour les mobiles a notamment permis l’émergence d’acteurs nationaux. Wiko, une marque française spécialisée dans les smartphones low cost, s’est ainsi imposée en s’associant avec le fabricant chinois Tinno, devenu son premier actionnaire. Présente dans 22 pays, elle a réalisé 350 millions de chiffres en 2014 et recense 17,8 % de l’open market hexagonal (hors ventes via des opérateurs). Son prochain objectif : pénétrer le haut de gamme avec son téléphone Highway Pure lancé en juin dernier.

 

Les réseaux sociaux, premiers sur l’info

Plus généralement, 80 % des Français possèdent un ordinateur et 83 % de la population a désormais un accès à Internet. Quant à la proportion d’internautes, elle grimpe à 84 %, le sixième rang européen, derrière les pays scandinaves, les Pays-Bas et le Luxembourg. Dans l’Hexagone, pas de surprise, ce sont les cadres et les jeunes qui sont les plus grands utilisateurs du Web. 90 % des premiers sont connectés et 94 % de la tranche d’âge 18-24 surfe massivement. Tous supports confondus, les utilisations « traditionnelles » d’Internet sont connues. Mais c’est bien l’usage en mobilité qui progresse : 52 % des mobinautes surfent, 45 % consultent leurs e-mails, 44 % téléchargent des applications et 36 % cherchent un bar ou un restaurant grâce à leur GPS. Et ce n’est pas Wizway et ses solutions porte-à-porte dans les transports qui va les aider à être moins accros à leur smartphone !

Les réseaux sociaux suscitent toujours l’intérêt de la majorité avec 52 % des personnes qui s’y connectent mais on peut dénoter une baisse certaine de leur usage chez les plus jeunes : la part des 12-17 ans disposant d’au moins un compte social a baissé de cinq points en quatre ans alors qu’elle augmentait de 11 % chez les 18-24 ans. Pour autant, un nouvel usage de ces médias a quand même vu le jour : l’information. Ce sont à présent 71 % des utilisateurs de réseaux sociaux qui trouvent en eux une source d’information. Les terribles événements récents ont souligné cette transformation. Alors que Facebook et Twitter ont permis à de nombreuses personnes d’être au courant de la situation, l’activation par la firme de Marck Zuckerberg du « Safety Check » a pallié la saturation des réseaux téléphoniques. Ce sont ainsi 5,4 millions de personnes qui ont pu mettre à jour leur statut de sécurité en quelques heures et 360 millions de personnes dans le monde qui ont reçu une notification les informant que leurs amis étaient en sécurité.

 

De nouveaux usages

Les Français s’intéressent également aux nouvelles utilisations d’Internet. Entre les objets connectés et les livres électroniques, ils sont de plus en plus nombreux à être de véritables geeks. Entre 2011 et 2015, le nombre de personnes intéressées par la domotique a par exemple crû de 25 % à 33 %. Pour le livre électronique, la croissance est de quatre points sur quatre ans. Quant aux objets connectés consacrés à la santé et au bien-être, ils suscitent l’intérêt de 28 % des Français.

Les entreprises ont pris acte de cet intérêt croissant. Axa a lancé le 20 octobre dernier son offre « Maison connectée ». Le groupe d’assurances a développé un service reliant les caméras de surveillance du logement, les détecteurs de fumée intelligents installés, et les smartphones des assurés. Ainsi, pour moins de cent euros par an, le client peut bénéficier de services d’assistance intégrés à l’application Axa qui relaie les informations des objets connectés. L’assureur français permet même à ses clients d’acheter leurs détecteurs à prix réduits, grâce à ses partenariats avec des fabricants tels que les français MyFox et Kiwatch ou encore Philips. L’assureur reste prudent dans le domaine de la santé connectée, celle-ci étant extrêmement encadrée par la législation.

Si les Français suivent donc les évolutions technologiques avec intérêt, ils s’inquiètent de la collecte de données personnelles : 83 % d’entre eux craignent qu’elles soient utilisées à des fins commerciales. Axa a par exemple décidé, pour sa « Maison connectée », de transférer les données aux clients sans les stocker. Peut-être que le projet de loi sur le numérique porté par la secrétaire d’État au digital, Axelle Lemaire, saura répondre à ces inquiétudes.

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