Chez Samsung, la culture d'entreprise, c'est sacré. Aussi, comment la filiale française trouve-t-elle son équilibre entre son ADN coréen et ses spécificités locales ? Réponse avec le directeur des ressources humaines, Olivier Oger.

Décideurs. Quelles sont les caractéristiques de votre organisation ?

 

Olivier Oger. Notre direction des ressources humaines est aujourd’hui organisée autour de trois HR business partners selon les familles de produits, afin d’être au plus proche des besoins opérationnels. Nous sommes d’ailleurs aujourd’hui la seule filiale du monde à avoir adopté ce modèle : ceci démontre la flexibilité accordée par le groupe Samsung à chacune de ses filiales. L’autre caractéristique tient à notre forte croissance : en huit ans, les effectifs ont doublé. Pour accompagner cette croissance, nous pratiquons la politique de la porte ouverte. En effet, du président au manager, chacun sait se rendre disponible pour échanger avec les collaborateurs, cela encourage le dialogue et renforce notre culture d’entreprise autour de valeurs comme l’accessibilité et le travail collaboratif. La politique RH du groupe a un poids tout relatif et une grande liberté nous est laissée quant à l’élaboration de notre politique RH locale. Quelques directives RH nous sont données depuis la Corée mais nous sommes loin d’une politique descendante du groupe vers la filiale. C’est même parfois dans le sens inverse, notamment quand il s’agit de partager les meilleures pratiques.

 

Décideurs. Quelles initiatives avez-vous mises en place pour cultiver ces caractéristiques ?

 

O. O. Nous sommes une entreprise exigeante, c’est pourquoi il faut beaucoup de flexibilité. Notre culture est guidée par l’innovation produits et la rapidité d’exécution dans tous les domaines. Nous sommes conscients que nous demandons beaucoup à nos collaborateurs et c’est la raison pour laquelle nous tentons au maximum de les valoriser et de les intégrer dans les décisions. 

Notre culture est guidée par l’innovation produits et la rapidité d’exécution dans tous les domaines.

Nous avons par exemple mis en place un comité « bien-être au travail » uniquement constitué de salariés afin que ceux-ci puissent nous donner leur ressenti et leurs suggestions. Au même titre, nous organisons de nombreux événements corporate à destination de tous les salariés, notamment le Samsung Day qui a lieu tous les deux ans : les salariés sont invités un samedi avec leur famille ou des amis à passer un après-midi dans les locaux, transformés pour l’occasion en parc d’attraction, afin de faire découvrir leur univers de travail de manière ludique et d’augmenter le sentiment d’appartenance.

 

Décideurs. En quoi la culture coréenne influe-t-elle sur la culture du groupe ?

 

O. O. Notre président et notre directeur financier sont coréens. Dans chaque division, il y a un expatrié coréen pour faire le lien entre nos deux pays : la filiale n’est donc pas éloignée du siège. D’autre part, nous proposons des séminaires interculturels pour apprendre à chacun à appréhender la culture de l’autre, des cours de langue sur les heures de travail et surtout la possibilité pour chacun de s’expatrier en Corée sur une période définie (plus ou moins longue). Nous fêtons également « ChuSeok », le Thanksgiving coréen. Ces démarches sont très bien vues par les salariés. Et si nous affirmons notre culture française, l’entreprise coréenne fait partie de notre ADN : cette biculturalité présente l’avantage de pouvoir combiner les avantages de chacune des deux cultures.

 

Propos recueillis par Julie Atlan

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