Les groupes de santé Vitalia et Vedici ont récemment fusionné pour former le nouveau numéro 2 français de l’hospitalisation privée, Elsan. Entretien avec David Sylberg, directeur général délégué aux finances de la société.

Décideurs. Depuis novembre 2015, Vitalia et Vedici se sont rapprochés pour former le groupe Elsan. Concrètement Vedici a racheté son concurrent avec le soutien de CVC Partners et Icade. Comment s’organise le capital d’Elsan aujourd’hui ? 

 

D. S. Vous avez raison. Capitalistiquement, Vedici a racheté le groupe Vitalia. Mais du point de vue de notre projet d’entreprise, il s’agit bien d’un rapprochement entre deux structures qui ont, à cette occasion, redéfini leurs stratégies. L’ensemble des équipes est associée à la conduite d’un projet ambitieux et novateur destiné à mettre en place une offre de santé résolument tournée vers l’avenir. Il nous fallait des bases solides et une identité forte. Nous sommes fiers d’avoir pu annoncer notre nouveau nom, Elsan, trois mois seulement après la réalisation effective du rapprochement. Nous le sommes tout autant que nos partenaires historiques ont fait le choix de renouveler leur confiance, à l’occasion de cette étape structurante de notre développement. Ils partagent avec nous une même vision du potentiel industriel du projet.

 

Décideurs. Quels grands changements stratégiques peut-on attendre de ce nouvel ensemble ?

 

D. S. La stratégie de la société repose sur quatre axes majeurs. D’abord la poursuite d’un développement médical en partenariat avec les 3 200 médecins du groupe, qui contribuent chaque jour à développer des pratiques innovantes avec des standards de qualité au plus haut niveau.              
Ensuite vient la culture de l’innovation qui, en bénéficiant de l’apport de notre politique d’investissement et de support à la recherche, constitue à moyen et long terme un levier de croissance déterminant. 

Puis, la déclinaison, au sein de la firme, de notre culture entrepreneuriale et d’excellence opérationnelle. Elle est essentielle pour l’ensemble des équipes et fondamentale dans le développement de l’entité.

Le dernier axe consiste enfin à promouvoir une politique d’investissement au service de la qualité et de l’efficience médico-économique du groupe, afin d’assurer la pérennité de ses activités, dans le cadre d’une politique financière soucieuse des équilibres de long terme. Il s’agit donc du prolongement naturel des orientations prises depuis maintenant près de 15 ans.

 

Décideurs. Elsan compte aujourd’hui 80 cliniques. Quelles sont vos perspectives de croissance interne ? Et externe ?

 

D. S. Elsan fonde une partie importante de sa réussite sur ses savoir-faire en matière de développement médical, en partenariat avec ses praticiens. Aujourd’hui, notre croissance interne en dépend. La bonne compréhension des enjeux sanitaires et démographiques des territoires dans lesquels nous sommes implantés importe également beaucoup.

En matière de croissance externe, il est délicat de détailler des plans précis. Mais je peux clairement affirmer que notre stratégie continuera à s’appuyer sur la réalisation de telles opérations, dès lors que nos critères d’investissement seront réunis, tant au niveau financier qu’en matière de rationnel médical.

 


Décideurs. Pensez-vous pouvoir exporter le label Elsan à l’international ? Si oui, quelle région envisagez-vous et pourquoi ?

 

D. S. Elsan dispose de nombreuses expertises : la construction de projets médicaux, la conception architecturale et immobilière, le management d’établissements, etc. Il peut ainsi offrir une solution intégrée attractive pour ceux qui souhaitent promouvoir des projets d’implantation d’infrastructures hospitalières.

En France, de tels projets sont rares, alors qu’il existe de réels besoins, notamment dans le cadre de coopérations public/privé, qui pourraient représenter un axe de modernisation structurant pour les infrastructures de notre pays.

À l’international, nos compétences et cette offre de services peuvent séduire de nombreux porteurs de projets et les initiatives que nous avons lancées depuis près d’un an maintenant nous confortent dans cette idée. Nous souhaitons concrétiser notre première opération à l’international dans les dix-huit prochains mois. Comme nous l’avons fait en France, notre développement se fera avec la volonté d’investir dans des projets d’infrastructures pérennes, et sur la base d’un modèle opérationnel réplicable.

Vous voyez qu’Elsan dispose de belles perspectives pour les dix prochaines années ! 

 

 

Propos recueillis par Hania Aït-Taleb

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