Le Boston Consulting Group vient de publier deux rapports consacrés au futur de la construction. Les technologies digitales permettraient une réduction des coûts de l'ordre de 15 à 20 % à un horizon de dix ans.

Si la construction n’est pas un secteur auquel on associe spontanément le Boston Consulting Group (BCG), le cabinet international de conseil en management et en stratégie d’entreprises vient néanmoins de publier coup sur coup deux rapports sur le sujet.  « C’est un domaine stratégique que nous suivons depuis une vingtaine d’années et plus encore depuis cinq ans dans le cadre de notre collaboration avec le World Economic Forum de Davos » précise Romain de Laubier, porte-parole du rapport et responsable du centre d’expertise globalisation du BCG Paris.

Les deux études sont « imbriquées ».  La première  concerne plus spécifiquement le Building Information Modeling (BIM) et la transformation digitale, la deuxième aborde le futur de la construction au sens large, intégrant les ressources humaines et également les politiques publiques. « Le message clé est la réduction indéniable des coûts dans un secteur où la productivité est stagnante depuis les années 60, avec des normes de plus en plus contraignantes et des coûts qui expliquent en partie le déficit de logements neufs en France » note Romain de Laubier.

Des coûts réduits et une qualité supérieure
 

C’est un potentiel de 15 à 20 % d'économies réalisables qui est identifié à un horizon de dix ans et qui a été étudié sur plusieurs types de réalisations. Pour la construction d’un immeuble de bureaux de 10 000 m2, les études estiment que la transformation devrait réduire les coûts de 15% (de 49 à 41 millions de dollars). Pour celle d’une autoroute de 100km, la réduction de coûts devrait atteindre 16% (de 285 à 240 millions de dollars). C’est donc l’ensemble d’un secteur qui pourrait gagner en compétitivité et être modernisé.  Car outre des coûts réduits, ce sont aussi des délais de livraison améliorés et plus de qualité et de sécurité dans les constructions qui seraient possibles. Pour parvenir à la généralisation de ces solutions et inciter les groupes à se lancer, Romain de Laubier insiste sur la nécessité de l’accompagnement  afin de «  bien mesurer les implications sur leur organisation, aux différentes phases de la construction : design et ingénierie, construction, opération ». Ces technologies sont pour la plupart déjà mises en œuvre  dans les grands groupes de construction français et sur certains projets d'ampleur en Europe, tels que le Crossrail londonien qui doit desservir le Grand Londres en 2018. « Le Royaume-Uni a d’ailleurs un certain temps d’« avance » puisque depuis 2016, le plan BIM 3D est obligatoire pour tous les bâtiments de commande publique », précise Romain de Laubier. Un temps d’avance seulement…le BIM sera obligatoire dès 2017 en France pour les marchés publics.  Pour Bertrand Delcambre, auteur du plan de transition numérique dans le bâtiment, le BIM « permettra une généralisation du recours aux outils numériques par l’ensemble des acteurs dans le bâtiment à l’horizon 2017 ». 

 

Laetitia Sellam 
 

Crédit Photo : Bouygues Construction, Maquette de La Philarmonie de Paris  

 


 

 

 

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