La montée du chinois au capital de l’hôtelier français divise autant au sein de l’entreprise que chez les observateurs, l’État en tête.

Passée de 5 % en janvier à 15 % fin mai, la participation de Jin Jiang dans AccorHotels ne cesse d’interroger. Quelles sont les motivations réelles du numéro un de l’hôtellerie en Chine pour son concurrent tricolore ? Certaines sources proches du dossier affirment qu’il n’est question que de partenariat stratégique et que Jin Jiang constituerait l’allié idéal à l’heure où le tourisme chinois commence à décoller à l’international. Dans ce cas de figure, pas de prise de contrôle rampante et une participation limitée à 29 %, seuil à partir duquel le lancement d’une offre publique d’achat devient obligatoire. Il pourrait alors reprendre les parts des actionnaires financiers Colony Capital et Eurazeo (11 %), voués à partir à moyen terme. A contrario, l’État, qui a déjà subi le départ de plusieurs de ses champions français ces derniers mois (Lafarge, Alstom, Alcatel, Technip…), pourrait cette fois-ci montrer les dents, ce dernier suivant « avec attention le dossier », selon l’entourage d’Emmanuel Macron. Sébastien Bazin, P-DG d’AccorHotels, reste prudent face aux intentions du groupe chinois, devenu numéro cinq mondial du secteur hôtelier après le rachat des enseignes de Louvre Hotels (Première Classe, Campanile...). S’il n’est pas contre l’arrivée de Jin Jiang au board, Sébastien Bazin précise que ce concurrent direct devra déclarer la nature exacte de son soutien.

 

FS

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