Alors que de nombreux observateurs prédisaient un scénario catastrophe sur les marchés boursiers en cas de victoire de Trump, force est de constater qu’il n’en ait rien. Si certains acteurs économiques pourraient tirer profit de cette victoire, d’autres seront invités à revoir leur priorité d’investissements.

Les marchés financiers n’aiment pas l’incertitude. Pour autant, le tsunami boursier que certains prédisaient en cas de victoire de Donald Trump à la présidentielle n’a, pour le moment, pas lieu. Certes, les principales Bourses européennes ont ouvert en nette baisse, mais elles réduisent leurs pertes tout au long de la journée. Le CAC 40 ouvrait en recul à -2,83 %, mais à 15h30 la perte se réduisait à seulement -0,4 %. Certaines places financières vont même jusqu’à connaître une petite progression, à l’instar de la Suisse et de la Russie. Dans la matinée, le Swiss Market Index enregistrait une hausse de 0,51 % et le Micex prenait 1,02 %. Mieux encore, le CAC 40 finit en hausse ce soir (+1,49 %) ! La non-catastrophe boursière peut s’expliquer par le fait que le programme de Trump comporte plusieurs mesures valorisées par les marchés financiers : une baisse massive des impôts ou encore une déréglementation du secteur financier. Mais en tout état de cause, l’élection de Donald Trump devrait, à terme, faire « chuter le dollar et grimper l’euro, ce qui aura pour effet de casser la croissance de la zone euro et impactera toutes les économies européennes », déclare Marc Touati dans nos colonnes.  Pour l’heure, les marchés ne reproduisent donc pas le vent de panique qu’avait suscité le Brexit en juin dernier.

 

 

Entreprises et croissance : nationalisme et atomicité des marchés ?

 

En amont de cette victoire inattendue, Donald Trump ne s'est fendu que de quelques déclarations concernant les entreprises et les mesures qu'il mettrait en place afin de stimuler leur croissance. Si le champ des possibles reste assez large, il semblerait tout de même que la tendance soit à la confiance dans l'économie américaine sur son propre territoire et à la défense d'une atomicité des grands marchés du pays.

D'une part, et c'est à mettre en relation avec deux lois fiscales qui feraient passer l'impôt sur les sociétés de 35 % à 15 % et l'impôt des bénéfices rapatriés de l'étranger à un taux forfaitaire de 10 %, les fleurons industriels tels qu'Apple (plus de 200 milliards de dollars de réserves hors des États-Unis) seront vivement encouragés à investir sur place. D'autre part, Donald Trump s'est dit fermement opposé aux mégafusions du type AT&T-Time Warner, estimant qu'elles compromettaient la démocratie en laissant « trop de pouvoir dans les mains de seulement quelques-uns ». Les plus gros acteurs devront donc réfléchir à deux fois avant de se lancer dans de telles opérations, ce qui pourrait faire les affaires des fonds de private equity les plus solides.  

 

Mathieu Marcinkiewicz et Firmin Sylla

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