Alors que les placements SCPI et OPCI attirent toujours plus les épargnants, les investisseurs se retrouvent face à l'obligation de placer ces milliards d'euros collectés. Afin de garantir un rendement optimal, ceux-ci diversifient donc leurs placements en visant de nouvelles typologies d'actifs et en traversant des frontières.

Le rendez-vous était donné. Après une année 2015 qui avait posé de nouveaux standards, tout portait à croire que les placements pierre-papier allaient de nouveau crever les plafonds en 2016. Pari gagnant, avec une collecte nette de 2,45 milliards à la mi 2016, soit 32 % de mieux que l'année précédente. Nul doute que le record sera amélioré. Aussi bien chez les investisseurs, sans cesse demandeurs de liquidités et de diversification, qu'auprès des ménages, résolument attachés aux rendements stables et à la pierre, les ingrédients restent les mêmes. Après plus de quarante années d'existence, la capitalisation globale des SCPI a ainsi franchi le seuil des quarante milliards d'euros au 30 juin 2016, signant donc une progression de 7,45 % en à peine six mois. Même constat du côté des OPCI grand public pour lesquels la collecte nette globale au premier semestre 2016 a également dépassé les deux milliards d'euros, pour une capitalisation totale atteignant les 6,6 milliards.

 

Une double-diversification nécessaire

Conséquence directe de ces énormes collectes, les gestionnaires ont l'obligation de se détourner des actifs traditionnels, rares et chers, pour se tourner vers des investissements au profil plus value-added et en diversifiant au maximum leur portefeuille. Et cette diversification s'inscrit dans une double dimension. En typologie d'actifs, avec des acteurs se tournant en masse vers le commerce et la santé, mais également , et géographiquement, puisque les gestionnaires de SCPI « européanisent » de plus en plus leurs investissements. Si l'Allemagne « reste la zone d'investissement privilégiée » selon l'IEIF, d'autres zones géographiques comme le Benelux ou même les péninsules ibériques et italiennes ont également les faveurs des gestionnaires français. Parmi les acteurs les plus remuants cette année, Primonial REIM a signé à la rentrée 2016 l'acquisition d'un portefeuille de soixante-huit maisons de retraite en Allemagne pour près d'un milliard d'euros, après avoir acquis les portefeuilles santé de Gecina et de Foncière des Régions plus tôt dans l'année, difficile de trouver un exemple plus parlant !

 

Une valeur toujours refuge ?

Ces chiffres vertigineux peuvent cependant inquiéter, la croissance perpétuelle de la collecte pouvant amener certains investisseurs sur des actifs risqués. Dès lors, quid de la sécurité des placements ? Face à ces craintes, l'Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) s'est voulue rassurante. Par la voix de son président, Frédéric Bôl, l'association s'est réjouie de la dynamique commerciale de ces fonds d'épargne et a précisé que « les gestionnaires réunis au sein de l'Aspim ont la responsabilité d'acquérir de nouveaux actifs immobiliers dans des conditions permettant à ces fonds de servir une performance durable au service des investisseurs », rappelant que la clé résidait dans « le professionnalisme de plus en plus affirmé de ces acteurs ».

 

Boris Beltran

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