600 millions de colis sont distribués chaque année en France, dont plus de la moitié sont livrés ou enlevés en zone urbaine. Pratique pour le consommateur, la livraison en ville s’accompagne de nombreuses problématiques environnementales, sociales et urbanistiques.

Inesthétique et moins rentable que ses pendants tertiaires et commerciaux, l'immobilier logistique a progressivement été mis au ban des centres-villes, à partir des années 60, pour migrer vers les périphéries où poussaient dans un même temps hypermarchés et centres commerciaux. Pourtant, le transport de marchandises est toujours bien présent dans nos villes : un fourgon postal garé en double-file, un camion frigorifique bloquant une piste cyclable… Aujourd'hui, 80 % des livraisons sont réalisées en stationnement illicite alors que les aires dédiées constituent l'un des premiers équipements logistiques urbains : jamais nos villes n'ont paru aussi peu adaptées face à une demande pourtant croissante.

Outre l’encombrement, le bruit et la pollution générés par le transport de marchandises en villes irritent les habitants, pourtant premiers consommateurs des produits acheminés. « D’un point de vue logistique, les exigences du consommateur sont souvent contradictoires », analyse Isabelle Badoc, directrice de l’offre Supply Chain chez Generix Group. « Il souhaite être livré quand il veut, où il le veut, et à faible coût, sans avoir à souffrir des conséquences environnementales, sociales et urbanistiques ». En Île-de-France, le transport de marchandises représente 10 % à 20 % du trafic, mais il est responsable d’un quart des émissions de CO2, d’un tiers des émissions d’oxydes d’azote et de la moitié des particules liées à la circulation urbaine (rapport du think tank Terra Nova). À l’heure où les livraisons à domicile et l’e-commerce se développent, l’équation n’est pas simple à résoudre.

La restauration d'équipements logistiques urbains apparaît comme une nécessité afin de réduire ces désagréments. Celle-ci est également l'opportunité d'une vraie variable d'ajustement sur la coûteuse livraison du « dernier kilomètre », qui représente près de 20 % du coût total de la chaîne. Le prix et la raréfaction du foncier en ville condamnent pourtant le retour de simples entrepôts urbains. Collectivités et développeurs doivent donc tendre vers de nouveaux types de plates-formes logistiques : utilisation de réserves foncières comme les emprises ferroviaires ou fluviales, développement de concepts comme les hôtels logistiques mixtes où cohabitent plusieurs types d'activités, le tout en synergie avec les politiques commerciales, urbanistiques et écologiques des territoires d'implantation, amenant également les logisticiens à travailler sur de nouveaux schémas adaptés.

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Article de Marion Robert (@Marion_rbrt)  & Boris Beltran (@Bobobeltran)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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