Pour Didier Boudy, P-DG de Mademoiselle Desserts, entreprise spécialisée dans la pâtisserie surgelée – lauréate du trophée du Grand Prix des entreprises de croissance édition 2017 dans la catégorie « Agroalimentaire & Bio » – , le succès d’une entreprise repose sur sa stabilité aussi bien en terme de management qu’en ce qui concerne sa stratégie globale.

Décideurs. Quelle est l’histoire de Mademoiselle Dessert ?

Didier Boudy. C’est celle de cinq collègues, qui, en 2009, décident de racheter « Martine Spécialités », une entreprise spécialisée dans la pâtisserie surgelée avec un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. Immédiatement, nous nous sommes mis en tête de devenir le leader européen du secteur. Nous avons d’ores et déjà fait une petite partie du chemin, puisque le groupe – qui a pris le nom de « Mademoiselle Dessert il y a quelques mois – compte aujourd’hui neuf sites de production, 220 millions de chiffres d’affaires et 1 500 collaborateurs. 45 % de notre chiffre d’affaires est réalisée hors de France. Pour résumer, nous avons repris une jolie boite franco-française, pour en faire une très belle ETI européenne, actuellement en pleine croissance.

Quels sont les ingrédients du votre succès ?

La stabilité. D’abord en matière de management. L’équipe de 2009 est actuellement au Comex, qui est composé de cinquante personnes, toutes actionnaires de l’entreprise. Une stabilité ensuite au niveau de la stratégie. Elle n’a pas changé. Nous avons fait quelques ajustements, mais nous poursuivons toujours le même objectif. Nous déroulons notre plan consciencieusement. Nous avons également un positionnement premium, tous nos collaborateurs sont imprégnés de cette qualité qui fait aujourd’hui notre réputation.

« En tant que P- DG, je coordonne, hisse le cap, incarne la stratégie, mais je ne la porte ni plus ni moins que chacun des autres membres du Comex.»

Vous avez également trouvé les bons fonds d’investissement…

Tout à fait. Il est à mon avis essentiel, lorsqu’il est impossible de réunir 100 % du capital, de travailler avec des fonds qui adhèrent à la stratégie de l’entreprise, soutiennent le projet dans sa totalité et respectent notre vision du management. 

Qu’est ce qui fait, selon vous, un bon PDG ?

Je crois qu’il faut être passionné. Personnellement, je n’échangerais mon métier pour aucun autre. Je suis passionné par l’entreprise, par les personnes, par l’aventure que nous menons. L’équipe est soudée, chacun est à sa place. J’ai toujours eu un mode de management très orienté vers la délégation. Mes collaborateurs sont responsables. J’aime savoir ce qu’ils font, mais je ne fais pas à leur place. En tant que P- DG, je coordonne, hisse le cap, incarne la stratégie, mais je ne la porte ni plus ni moins que chacun des autres membres du Comex.

Comment s’implante-t-on à l’étranger ?

En commençant petit. Comme ça, si ça ne fonctionne pas, ce n’est pas un drame pour l’entreprise. Nous avons d’abord racheté une entreprise en Angleterre. Celle-ci à complètement explosé, puisque son chiffre d’affaire à doublé en trois ans. Nous en avons ensuite racheté une deuxième, puis une troisième. Nous voulions surtout essayer de construire une équipe locale.

« Il est essentiel de travailler avec des fonds qui adhèrent à la stratégie de l’entreprise, soutiennent le projet dans sa totalité et respectent notre vision du management. »

Quelle sera la prochaine étape ?

Le marché américain. Cette fois-ci, nous devons commencer de façon un peu plus massive pour ce soit intéressant. Mais nous avons aujourd’hui un avantage : nous savons comment nous y prendre. Nos structures sont en place. Nos équipes anglaises m’accompagnent par ailleurs dans cette démarche.

Votre siège social restera-t-il implanté en France ?

Oui. Le groupe s’appelle « mademoiselle Dessert ». Nous avions la volonté d’un nom à forte consonnance française. Nous voulons garder cette image de porte-étendard de la pâtisserie tricolore.  

 

Propos recueillis par @CapucineCoquand

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