Selon une étude réalisée par le National Bureau of Economic Research (NBER), il existerait une corrélation entre le nombre de grossesses et les effondrements financiers. La baisse de la natalité enregistrée en Europe au cours de ces dernières années serait donc de mauvais augures.

L’enquête du NBER, dirigée par les trois économistes Kasey Buckles, Daniel Hungerman et Steven Lugauer, met en lumière la manière dont la baisse nette de fertilité des femmes précède toujours une récession économique majeure. C’est en revenant sur des faits passés qu’ils expliquent ce phénomène. En 1990, en 2001 puis lors de la « grande récession » en 2007 (précédant la crise financière), le nombre de conceptions avaient baissé considérablement en amont d’un effondrement financier.  La chute de la fertilité vient ensuite amplifier ces crises qui perdurent dans le temps.

Pour expliquer cette corrélation, les trois économistes pointent du doigt le chômage. En effet, la décision d’enfanter est prise en fonction de critères économiques dont l’espérance de revenus futurs. À tel point que le déclin de conceptions sert déjà d’indicateur avancé pour le cycle économique aux États-Unis. La chute de fertilité permettrait alors de prévenir d’un choc économique parfois même mieux que certains thermomètres traditionnels comme l’indice de confiance des consommateurs ou encore les prix de l’immobilier.

Morgane Al Mardini 

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