En augmentant les droits de douane sur l’acier, Donald Trump ne s’attendait pas à une réaction immédiate de ses partenaires commerciaux. Les entreprises américaines sont les premières touchées par cette erreur. Reste désormais à savoir si le Président américain va durcir le ton ou tenter de trouver un compromis.
Guerre commerciale : premier retour de bâton pour Donald Trump
Tout un symbole. La célèbre marque américaine de moto, Harley-Davidson, vient d’annoncer qu’elle ne fabriquerait plus une partie de ses motos Outre-Atlantique. Pour contourner les nouveaux frais de douane imposés par l’Europe aux États-Unis, elle développerait ses usines existantes situées en Inde, en Thaïlande et en Australie. Une actualité qui vient contredire les propos de Donald Trump qui assurait que son pays sortirait grand vainqueur de la guerre commerciale déclenchée quelques mois plus tôt en élevant les frais de douane sur l’acier. Le Président américain a eu beau mettre la pression sur les dirigeants d’Harley-Davidson, cette dernière n’a pas changé de décision.
Hausse des prix
Et pour cause, les enjeux sont colossaux. La hausse des prix aurait été de 2 000 euros par modèle en moyenne. Dans le marché ultra-concurrentiel des motos, cela aurait entraîné un fort recul des ventes. Pour le moment, l’impact sur le nombre de salariés américains n’est pas encore connu mais il s’agit clairement du premier revers pour la politique commerciale de Donald Trump. Malheureusement, ce dernier ne devrait pas baisser la garde. Pire encore, de nombreux analystes craignent qu’il reparte au combat en annonçant de nouvelles hausses des tarifs douaniers. Une annonce qui sonnerait comme une catastrophe pour le commerce mondial et la croissance. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) estime qu’une hausse de 10 % des frais de douane ferait diminuer la hausse de produit intérieur brut d’au moins un point.
En attendant, les entreprises américaines continuent de souffrir. Le groupe Brown-Forman, propriétaire notamment de la marque Jack Daniel’s. Ce dernier, qui réalise près de 30 % de son chiffre d’affaires en Europe, vient d’annoncer qu’il revoyait ses résultats financiers à la baisse. Si pour le moment, les dirigeants du groupe ne se sont pas montrés favorables à la création d’une usine sur le Vieux continent, ils n’ont néanmoins pas exclu cette possibilité et préfèrent atteindre l’impact de la hausse des prix de 10 % sur leurs ventes. Voilà Donald Trump prévenu.
Vincent Paes
