Ce mardi 17 juillet, Pramex et Banque populaire ont dévoilé les résultats 2018 de leur baromètre sur l’implantation internationale des start-up, PME et ETI françaises. Retour sur les conclusions de l’enquête.

En 2017, l’étude de Banque populaire et de Pramex international s’axait exclusivement sur l’implantation des start-up françaises hors de France. Cette année, le champ d’investigation a été étendu aux PME et aux ETI, afin d’avoir une vision plus large du phénomène d’internationalisation des entreprises françaises. L’étude 2018 se base sur 859 projets d’implantation initiés par quelque 644 entreprises, dont 204 start-up, 199 PME et 241 ETI françaises.

Les États-Unis et l’Europe de l’Ouest attirent, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est déçoivent

Sans surprise, les États-Unis restent la destination de prédilection des entreprises françaises pour leur internationalisation, soit 16 % des projets d’investissement en 2017, en raison de la bonne dynamique économique et commercial du pays. En Europe, ce sont les pays limitrophes qui attirent les projets d’installation. L’Espagne arrive en tête (8,4 % des projets) malgré les crises politiques qu’a subies le pays l’année dernière. S’en suivent le Royaume-Uni (7 %) en raison d’un écosystème financier puissant et d’un droit du travail souple, puis l’Allemagne (6,9 %) qui confirme son rôle de partenaire majeur des entreprises françaises.

De leurs côtés, les BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) ne représentent que 13 % des implantations, dont 6,2 % pour la Chine qui domine ainsi l’Asie et reste le premier pays émergent visé par les entreprises françaises. Le Brésil connaît une période de récession et l’Inde est un pays complexe, ce qui n’encourage pas les sociétés françaises à se déployer dans ces pays.

Mais ce sont surtout l’Asie du Sud-Est et l’Afrique qui peinent à séduire. Singapour, le Vietnam, la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie, le Laos et l’Indonésie ne rassemblent que 6 % des projets d’établissement, ce qui reste faible quand Hong Kong et Singapour en concentrent 7,6 % à elles deux. Ce sont principalement les sociétés françaises expérimentées qui s’aventurent dans ces zones difficiles à appréhender pour les occidentaux. Quant à l’Afrique, le continent n’attire que 6 % des projets totaux d’implantation hors de France. Cette situation est notamment due à l’instabilité politique de certains pays, à un marché compliqué à intégrer et aux problématiques des taux de change.  

Le faible impact des crises politiques sur les stratégies de développement

Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, la crise catalane n’a pas eu d’effet sur les implantations en Espagne. Les entreprises françaises continuent à investir dans le pays, attirées par un taux de croissance favorable, mais délaisse Barcelone au profit de Madrid. L’effet du Brexit est quant à lui relatif. On compte en effet toujours autant d’implantations de sociétés françaises outre-manche, grâce à un taux d’imposition intéressant, à un marché mature permettant de bénéficier d’un potentiel de développement important et à la place internationale de Londres qui offre une première ouverture sur le monde. L’enquête révèle également qu’il n’y a pas d’ « effet Trump ». « L’arrivée de Donald Trump au pouvoir n’a pas modifié la perception qu’ont les entreprises françaises des États-Unis : une sorte de Graal à atteindre pour toucher au rêve américain » explique André Lenquette, directeur général de Pramex International, au sein de l’étude. Les entreprises françaises demeurent en effet attirées par ce pays en croissance et à la dynamique significative.

Les stratégies d’internationalisation évoluent

Si auparavant les entreprises françaises privilégiaient une implantation dans les pays frontaliers avant de partir à la conquête du monde, leurs stratégies d’internationalisation ont évolué. Aujourd’hui, seul un tiers de l’ensemble des projets se fait dans un pays voisin. Les sociétés appréhendent désormais moins de se développer dans des pays émergeants ou lointains. En 2017, plus de 30 % des projets d’implantation ont été réalisés par les entreprises primo-investisseurs qui se tournent davantage sur le marché américain (26 % des projets) que les sociétés expérimentées (12 %). 

Margaux Savarit-Cornali

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