« Une communauté d’entrepreneurs »

Âge : 41 ans
Ancienneté : 15 ans
Secteur : Petite enfance
Chiffre d’affaires : 450 M€
Taux de croissance : 200 % depuis 2013

 

Avec son frère Édouard, Rodolphe Carle a fondé en 2003 Babilou afin d’accueillir les enfants de moins de trois ans. Aujourd’hui, le groupe compte 10 000 employés et est devenu l’un des leaders mondiaux des crèches privées. Objectif : réaliser un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en 2020.

 

Décideurs. Au fil des ans, votre entreprise n’a cessé de grandir. En tant que dirigeant, comment vous êtes-vous adapté ?

Rodolphe Carle. Il faut ­progresser avec votre société. Car plus vous ­grandissez, plus vous avez de nouvelles responsabilités. Être capable de sortir de sa zone de confort est donc ­primordial. Pour ma part, j’ai beaucoup échangé avec d’autres entrepreneurs pour apprendre de leur expérience. Ces échanges sont précieux car ils sont concrets et me permettent de ­comprendre ce qu’ils ont fait, comment et pourquoi. C’est, par exemple, à l’issue d’un déjeuner avec Jean-Charles et Jean-Sébastien Decaux que j’ai décidé de m’installer à Munich pour réussir nos premiers pas à l‘international. Après quatre ans là-bas, nous sommes leader des crèches privées en Allemagne, ce que je n’aurais jamais réussi sans être personnellement présent.

Vous avez fait le choix de faire de votre groupe une entreprise familiale. Pourquoi ?

C’est essentiel dans notre projet. Nous voulons que notre travail ait du sens et que tous nos collaborateurs s’identifient aux valeurs que nous portons. Une entreprise familiale, c’est un état d’esprit. Vous gérez vos projets comme si c’était vous. Ma plus belle récompense est d’avoir un retour positif des parents car la qualité de l’expérience client est ma priorité. Les bonnes performances économiques en sont une conséquence naturelle. Une entreprise familiale nous permet également de pouvoir garder un temps long dans notre réflexion. Cela nous donne de la force dans nos choix d’investissement.

Votre groupe emploie désormais près de 10 000 personnes. Comment faites-vous pour rester agile ?

Je ne définirais pas Babilou comme un « groupe » mais plutôt comme une communauté d’entrepreneurs. Cela ne veut bien sûr pas dire qu’il n’y a pas une ossature commune, mais il faut que chaque pays puisse agir librement dans le cadre de nos valeurs et de nos missions éducatives. Il n’y a pas d’entité groupe qui vienne s’immiscer dans les pratiques locales mais des partages d’expériences entre les pays. Une des forces de notre agilité : fuir la bureaucratie et résoudre les problèmes au plus vite. Cela nous a permis de réussir l’intégration des cinquante opérations M&A que nous avons réalisées depuis notre création.

Comment imaginez-vous Babilou dans cinq ans ?

Babilou a de grandes ambitions. Quand nous avons commencé notre internationalisation, notre objectif était d’être le leader mondial. Sur certains segments, nous en sommes déjà très proches. Nous souhaitons désormais consolider nos positions dans les pays dans lesquels nous sommes présents pour y arriver. Nous visons ainsi un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros en 2020. Au-delà des chiffres, nous souhaitons surtout être fiers de la haute qualité éducative que nous offrons aux familles et de la qualité de l’expérience de chaque collaborateur. C’est cela qui donne du sens à notre aventure entrepreneuriale.

Quels conseils donneriez-vous à la nouvelle génération d’entrepreneurs qui se lance ?

De plus en plus de jeunes ne perçoivent l’entrepreneuriat que comme un moyen de devenir riche avec le rêve de revendre leur société plusieurs millions d’euros au bout de quelques années. Malheureusement, cela n’arrive pas souvent. Il y a donc beaucoup de frustrations par la suite. Selon moi, le meilleur moyen pour réussir est de vouloir se servir de son entreprise pour avoir un impact sur la société. Avec Babilou, nous jouons un vrai rôle social : nous offrons à des parents la possibilité de faire garder leurs enfants et nous avons créé plus de 4 000 emplois en France.

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