Les progrès scientifiques en matière d’intelligence artificielle attirent de plus en plus d’entreprises. D’ici à 2025, les revenus globaux liés à cette technologie pourraient avoisiner les 65 milliards d’euros. Pourtant, l’intelligence artificielle connaît des succès contrastés, tous les secteurs n’étant pas prêts à intégrer ce type de technologie.

TOPS

Journalisme : présenter le JT

L’agence de presse gouvernementale Xinhua, en collaboration avec l’entreprise Sogou.com, a récemment révélé son nouveau présentateur du journal télévisé. Les téléspectateurs de la province du Zhejiang ont ainsi pu découvrir un humanoïde capable de réciter un texte, comme un journaliste lirait un prompteur. L’intelligence artificielle utilisée reproduit la voix et les expressions de l’humain dont elle s’est inspirée. Son véritable atout contrairement à un journaliste en chair et en os ? Être totalement disponible et capable de présenter une émission d’actualité 24 heures sur 24. L’IA avait déjà fait une percée dans le monde de la presse. Plusieurs quotidiens, comme le Washington Post ou Forbes, utilisent depuis des années des programmes pour produire des articles sur la politique ou le sport.

Spatial : traquer les extraterrestres

Nous sommes encore loin du supercalculateur HAL, l’ordinateur intelligent embarqué  à bord du vaisseau spatial Discovery One, dans 2001, l’odyssée de l’espace. Pourtant, l’IA, utilisée pour repérer les signaux anormaux dans l’univers, s’impose  dans le spatial. Récemment, 72 nouveaux fast radio bursts, ou sursauts d’ondes radio rapides d’origine inconnue, ont été détectés grâce à l’aide d’un programme d’intelligence artificielle. Provenant d’une galaxie située à trois  milliards d’années-lumière de la Terre, ces signaux pourraient être la trace d’une civilisation avancée ou d’explosions d’étoiles. L’IA devrait permettre d’affiner la connaissance et la provenance de ces signaux déjà observés de manière irrégulière depuis le milieu des années 2000.

Environnement : cartographier les ressources environnementales

Microsoft a lancé le programme Al for Earth en 2017. Objectif: utiliser l’intelligence artificielle pour aider à cartographier les ressources des territoires visés via l’analyse d’images satellites. On est passé de 30 mètres par pixel à une précision de 1 mètre, grâce à cette technologie. Autre facette du projet : mieux répertorier la faune des écosystèmes concernés. Microsoft a développé, dans le cadre du programme, un projet de drones dotés d’IA, capables de répertorier, grâce à l'intelligence artificielle, les différents types de moustiques. L’analyse de ces populations, ainsi que l’étude des poches de sang qu’ils peuvent éventuellement transporter, permettent aux équipes de scientifiques d’en déduire les types d’animaux et leurs populations présents dans l’écosystème.

Sécurité : surveiller les frontières

L’Union européenne a décidé de tester des gardes-frontières virtuels capables, en questionnant les voyageurs sur leur identité, leur destination et leurs motivations de vérifier la véracité de leurs récits. L’analyse des images de la caméra, perfectionnée par des algorithmes d’intelligence artificielle, analysera notamment les micromouvements involontaires du visage. Installé  dans les aéroports européens, ce système a pour but de fluidifier le passage aux frontières en accélérant le processus de contrôle. Il sera d’abord testé dans quatre postes frontières jusqu’en août 2019 en Hongrie, Lettonie et Grèce. En cas de succès, l’intelligence artificielle pourrait être utilisée dans tout l’espace Schengen.

FLOPS

ChatBots : éviter le point Godwin

Depuis les déboires du chatbot de Facebook en 2016, Tay, qui a affiché ostensiblement ses penchants nazis moins de 24 heures après son lancement, l’humanité de ces outils s’est peu améliorée. Microsoft ou Amazon ont essuyé à leur tour les plâtres avec leur assistant personnel. Dernier exemple en date, aux Etats-Unis, des voisins ont dû appeler la police pour pénétrer dans un appartement vide, l’enceinte intelligente Echo, d’Amazon, avait décidé de mettre de la musique à plein volume, de sa propre initiative. Plus inquiétant, en début d’année, deux chatbots, Bob et Alice, ont commencé à créer leur propre langage de communication lors de travaux de recherche dans les laboratoires de Facebook. Incompréhensibles, ils ont été désactivés..

Voiture autonome : circuler sans danger sur toutes les routes 

Globalement, les voitures autonomes sont moins dangereuses  que conduites par des humains. Néanmoins, ce type de conduite  montre aussi ses limites. En 2016, un Model S, de Tesla, est entré en collision avec la remorque d’un camion blanc, qu’il n’avait pas réussi à détecter, causant la mort du passager. En mai dernier, une voiture autonome d’Uber a tué une femme poussant un vélo, alors qu’elle traversait une route hors de toute signalisation. Le système de la voiture l’a d’abord identifié comme un véhicule. Alors qu’Elon Musk annonçait, en 2015, une voiture autonome pour 2018, la voiture 100 % autonome pourrait ne pas voir le jour avant une dizaine d’années...

Laura Breut (@LauraBreut) et Florent Detroy

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