Pour aider à maintenir l’activité économique malgré le Coronavirus, le secrétaire d’État au numérique a lancé un appel aux start-up de l’Hexagone. Qui répondent présentes.

C’est un fait : l’épidémie de Covid-19 gagne du terrain dans l’Hexagone. Et de plus en plus d’entreprises incitent leurs collaborateurs à privilégier le télétravail. Pour cela, des outils collaboratifs (vidéo-conférence, messagerie en ligne, partage de documents…) sont indispensables. Afin de permettre aux télétravailleurs de maintenir leur productivité, Cédric O, secrétaire d’État au numérique, a lancé un « appel à toutes les entreprises de la tech ». Invité de BFM Business le 10 mars, il a incité les 1 500 membre de la French Tech à la solidarité : « Signalez l’ensemble des solutions que vous êtes prêts à mettre à disposition des entreprises, des administrations et des citoyens ». Un discours qui connaît un véritable écho dans le petit milieu de la tech tricolore.

Outils de télétravail

Du côté des sociétés positionnées sur le secteur du travail à distance la solidarité est au rendez-vous. C’est notamment le cas de Livestorm qui propose « la fonctionnalité de visio-conférence entièrement gratuite et illimitée jusqu’à ce que l’épidémie se résorbe ». Même son de cloche du côté de Wimi qui annonce  « un dispositif d’urgence gratuit, permettant d’équiper en moins d’une semaine jusqu’à 100 000 salariés en confinement en cas de passage au stade 3 de l’épidémie de Covid-19 ».

"Signalez l'ensemble des solutions que vous êtes prêts à mettre à disposition des entreprises, des administrations et des citoyens"

Les salariés amenés à travailler de chez eux ont l’embarras du choix puisque Cloudeezy met aussi gratuitement à disposition sa solution de travail collaboratif. Tout comme les rennais de Klaxoon, leader français de l’organisation de réunions qui propose trois mois d’essai gratuit pour « aider les entreprises à traverser la crise sans aucune contrainte de budget. Klaxoon prend en charge la globalité de ce programme et mobilise une équipe entière à plein temps pour accompagner et assister les utilisateurs à distance. »

D’autres grandes entreprises internationales tiennent également compte de la conjoncture. Cisco a ainsi annoncé que Webex, sa solution de travail à distance offrait des licences en nombre illimité « pour que les entreprises, les administrations et les établissements scolaires puissent travailler à distance ».Pour les entretiens d’embauche, pas de panique, Jobscroller et Jobteaser ont également annoncé que leurs offres de recrutement à distance seraient libres pour tous.

Médecine à distance

Pour faciliter le dépistage, le ministère de la Santé place de grands espoirs dans la télémédecine. Mais, pour cela, il est nécessaire que les start-up de e-santé facilitent l’accès à leurs plateforme. La licorne Doctolib, leader du secteur, indique que « tous les médecins et patients de France peuvent utiliser la consultation vidéo gratuitement ». Effet domino oblige, les concurrents tels que Qare suivent le mouvement.

En plus de la mise à disposition de services de télémédecine gratuits, l'appli Covidom a également été lancée en un temps record. Objectif : faciliter le diagnostic à distance. Lancé par l'APHP, il permet "d'assurer un télésuivi à distance des patients ne nécessitant pas une hospitalisation, sans surcharger les établissements de santé et les médecins généralistes (...). En cas d'urgence immédiate, il est demandé au patient de se mettre en relation avec le 15". Poir le moment, l'application peut être téléchargée sur l'Appstore.

Mesures administratives

Si les start-up françaises peuvent aider les entreprises à limiter les effets du Coronavirus sur l’activité économique, elles peuvent aussi être touchées par l’épidémie. Cédric O estime toutefois qu’il « n’y a pas d’inquiétude systémique », contrairement aux secteurs du tourisme ou de l’évènementiel, il indique que ses services déploient plusieurs mesures. Notamment la mise en place de « chats et de lives sur les réseaux sociaux pour faire en sorte que les créateurs de start-up, qui sont parfois un peu loin de la puissance publique, puissent poser leurs questions et avoir toutes les réponses ».

Il est malheureusement possible que certains acteurs de la tech tricolores une baisse d’activité telle qu’elles recourent au travail partiel. Pour cela, il est nécessaire d’obtenir l’accord du comité d’entreprise. Seul hic reconnu par Cédric O, « certaines d’entre elles grossissent extrêmement vite et n’ont pas encore de comité d’entreprise pour passer en chômage partiel ». Le successeur de Mounir Mahjoubi a promis des mesures juridiques qui devraient être annoncées dans les prochains jours.

Lucas Jakubowicz

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