Alors que la plateforme d’hébergement en ligne préparait son introduction en bourse, le secteur du tourisme se retrouve frappé de plein fouet par les mesures de confinement mises en place dans les pays les plus touchés par le Covid-19. Pour supporter cette crise, Airbnb lève 1 milliard de dollars. L’IPO semble remise en cause.

Airbnb a annoncé, lundi 6 avril, avoir levé un milliard de dollars auprès de Silver Lake et Sixth Street Partners, en dette et en titres de participation. Cette somme servira à contrer la hausse brutale des annulations que la plateforme enregistre, mais surtout à « soutenir le travail d'Airbnb pour investir sur le long terme dans sa communauté d'hôtes », indique la licorne américaine dans un communiqué. La crise est particulièrement violente pour le tourisme et Airbnb ne fait pas exception. Pourtant, Brian Chesky, son cofondateur, estime que la reprise sera au rendez-vous car « le désir d’explorer, de se connecter, de vivre de nouvelles expériences et d’avoir un endroit confortable où se sentir chez soi est universel et durable ».

La période de crise a poussé le groupe à redéfinir sa stratégie. L’entreprise souhaite en effet se focaliser sur les séjours longue durée pour les étudiants ou les déplacements professionnels par exemple. L’autre axe de développement concerne le renforcement de son offre de logement en augmentant le nombre d’hôtes. Une position d’autant plus difficile à appliquer que les annulations mécontentent ces derniers. Fin mars, Airbnb a débloqué 250 millions pour combler les pertes des hébergeurs. De plus, sur le milliard de dollars levé, 5 millions de dollars seront consacrés à récompenser les « super hôtes », c’est-à-dire les loueurs assidus et très bien notés. Enfin, Airbnb souhaite mettre l’accent sur l’expérience de ses clients lorsqu’ils choisissent Airbnb pour leurs séjours.

Bien qu’il n’y ait, dans le communiqué de la société, aucune allusion à son IPO que les investisseurs attendaient impatiemment pour 2020, celle-ci semble compromise pour l’instant. Estimée jusqu’à 35 milliards de dollars avant la crise sanitaire, la valorisation de l’entreprise aurait été, selon le Financial Times, revue à la baisse par Brian Chesky, à environ 26 milliards de dollars. La reprise semble être un préalable nécessaire à toute introduction en bourse dans ce contexte. La présente levée de fonds semble y être dédiée et laisse donc présumer un report de l’IPO.

Baptiste Delcambre

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