Les conseils d’administration de la Société générale et de sa filiale Crédit du Nord ont approuvé la fusion de leur réseau d’agences. L’opération entraînera la suppression de 600 agences sur le territoire français, sans pour autant impliquer de nouveaux départs pour les salariés. En parallèle, le groupe prévoit de développer son activité de banque en ligne avec sa filiale Boursorama.

La Société générale, après avoir annoncé, le 9 novembre, 640 suppressions de postes, se lance dans une grande restructuration de sa banque de détail en France. Presque un mois plus tard, le 7 décembre, le groupe confirme la fusion de ses réseaux de banques locales Société générale avec sa filiale Crédit du Nord. Une décision approuvée par les conseils d’administration des deux banques au cours du week-end et validée en conseil de surveillance auprès des banques régionales de Crédit du Nord, parmi lesquelles on retrouve la Banque Courtois ou encore la Banque Tarneaud.

Dans son communiqué, la Société générale avance la suppression de 600 agences fermées à l’horizon 2025. Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe affirme cependant que cette fusion n’entraînera "aucun licenciement [et] aucun départ contraint". Cette opération devrait permettre au groupe de passer "d’environ 2 100 agences à la fin 2020 à environ 1 500 à la fin 2025." Le nouveau réseau unifié ne verra pas naître une marque commune mais permettra de diminuer le nombre d’agences en "doublon" et de réaliser "une réduction nette de la base de coûts d’environ 450 millions d’euros en 2025 par rapport à 2019."

Des départs naturels et une transition digitale

Selon Sébastien Proto, la Société générale a, "sur la période qui s’ouvre, d’importants départs naturels, (…) avec un rythme d’environ 1 500 par an au total dans les deux enseignes. Ces départs naturels vont nous permettre largement de gérer ce projet de rapprochement, tout en continuant à recruter." Un message d’espoir pour les salariés dans un contexte difficile où le gouvernement, par l’intermédiaire du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, demande aux grandes entreprises de prendre leurs responsabilités pour éviter les suppressions d’emplois.

Cette fusion sera aussi l’occasion pour la Société générale de réaliser une transformation digitale interne "grâce à l’utilisation d’un système informatique unique d’ici au premier semestre 2023." Une transition coûteuse, de 700 à 800 millions d’euros, mais qui devrait permettre au groupe de reprendre quelques points en Bourse après avoir été malmené comme la majeure partie du secteur bancaire, en 2020.

Renforcement de l’activité en ligne à la clé

Dans la même optique, la banque française qui cherche à redynamiser son activité, indique vouloir développer l’offre de sa filiale de banque en ligne, Boursorama. Forte de deux millions de clients, celle-ci a pour objectif d’en doubler le chiffre d’ici 2023 avant d’atteindre 4,5 millions de clients en 2025.

Un développement évalué à 230 millions d’euros, précise la Société générale, mais très attendu au sein de la banque française. Boursorama devrait réaliser un résultat net de 100 millions d’euros dès 2024 et de 200 millions en 2025. Le groupe est donc lancé pour une longue opération sur quatre ans avec en ligne de mire, une deuxième partie de décennie positive.

David Glaser

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