Le groupe BPCE a annoncé la mise en œuvre d’une OPA sur sa filiale Natixis afin de récupérer les 29,3 % du capital qu’il ne détient pas déjà pour un montant de 3,7 milliards d’euros. Cette opération serait suivie d’un processus de retrait de la cotation obligatoire.

À la suite de son annonce, le 17 juillet 2020, de ne pas avoir l’intention de déposer une offre publique d’achat sur les actions Natixis, et en vertu des règles de l’AMF, le groupe BPCE ne pouvait démarrer d’opération capitalistique avant six mois. Une période qui a pris fin à la mi-janvier. Désormais libéré, le groupe, se lance dans une OPA simplifiée pour acquérir les 29,3 % du capital de Natixis qu’il lui manque. Celle-ci devrait être mise en œuvre à un prix de 4 euros par action, pour un montant total de 3,7 milliards d’euros, bien loin du cours observé lors de son entrée en Bourse en 2006, avec un prix unitaire de 19,5 euros. 

Pour financer cette OPA, BPCE va notamment réaliser une augmentation de capital de 800 millions d’euros auprès de ses banques actionnaires, Caisse d’Épargne et Banque Populaire, afin de limiter l’impact de l’opération sur ses fonds propres. Cet effort, consenti par les deux établissements bancaires, devrait leur permettre de peser dans la gouvernance des métiers de Natixis, destinés à être intégrés au sein du groupe BPCE. Ce dernier, quant à lui, devrait pouvoir atteindre, pour le ratio CET1, son objectif stratégique de 15,5 % à la fin de l’année, contre 16 % actuellement. 

Vers une sortie de la cotation pour Natixis

L’OPA devrait aboutir à un processus de retrait obligatoire de la Bourse de Paris pour Natixis. Laurent Mignon, président du directoire de BCPE, a justifié cette décision en expliquant que le "fait d’être coté n’apporte rien aux métiers de Natixis" et ajoute que cette sortie de la cotation permettrait de récupérer 100 % du bénéfice annuel de Natixis. Des bénéfices tirés des trois activités de la filiale, la banque de proximité et assurance, la banque de grande clientèle ainsi que la gestion d’actifs et de fortune. Sur ce dernier métier, qui représente près de 43 % du chiffre d’affaires de la société, Laurent Mignon, n’exclut pas, pour l’avenir, un retour à la cotation. 

Ce retrait de la cote va permettre à BPCE de reprendre en main Natixis, aux côtés des banques actionnaires, afin de lui permettre de se restructurer et de limiter ses risques. 

David Glaser

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