Exaion Node déchaîne la blockchain

Sur le marché depuis janvier 2020, Exaion a d’abord germé dans les esprits de ses cofondateurs Fatih Balyeli et Laurent Bernou-Mazars, respectivement CEO et CTO de la filiale d’EDF. "Puisque nous avions déjà perdu la course du Web2 au profit des Américains et des Asiatiques, se lancer dans le Web3 était indispensable pour rattraper notre retard", constate Fatih Balyeli. Sur le marché des fournisseurs d’infrastructures blockchain, Exaion se positionne parmi une concurrence resserrée, mais colossale.

Toucher le plus grand nombre

"Avant Exaion, les entreprises devaient passer par 6 ou 7 interlocuteurs pour gérer le cloud, la plateforme, la partie conseil, le smart contract, l’intégration… Un labyrinthe au sein duquel la moindre faillite de prestataire mettait un coup d’arrêt au projet", indique le CEO d’Exaion. Dans ce one-stop-shop ayant sa propre infrastructure, le client choisit son service à la carte.

"Avant Exaion, les entreprises devaient passer par 6 ou 7 interlocuteurs"

Dès le départ, l’objectif est clair : devenir un partenaire privilégié des entreprises en matière de solutions Web3. Et pas question de donner un coup d’épée dans l’eau. Avant la mise à disposition de ses offres Exaion Studio fin 2023, relative au métavers et au cloud 3D, et Exaion Compute fin 2024, pour permettre un calcul haute performance (HPC), la filiale d’EDF a sorti Exaion Node en décembre dernier. Cette plateforme de gestion d’infrastructures blockchain pour les développeurs d’applications a la particularité de s’adresser au plus grand nombre. De l’offre gratuite au service sur mesure, Exaion Node compte parmi ses utilisateurs de grands comptes tels qu’Ubisoft, mais également des PME et particuliers.

Des fonctionnalités étendues

Pour Fatih Balyeli, capitaliser sur un Internet décentralisé est devenu indispensable. "De la même façon qu’il est nécessaire, pour une société d’avoir un site dans le Web2, il est capital qu’elle possède des nœuds pour investir le Web3." De la validation des différentes opérations au stockage des historiques, les nœuds sont essentiels au fonctionnement d’une blockchain. Ceux-ci sont justement mis à disposition sur Exaion Node.

Exaion Node compte parmi ses utilisateurs de grands comptes tels qu’Ubisoft, mais également des PME et particuliers

Contrairement à ses concurrents, qui ne proposent pour la plupart qu’un nombre limité de protocoles, Exaion offre la possibilité de construire des projets sur les blockchains Ethereum, Energy Web, Polkadot, Tezos ou Avalanche. En tout, 8 protocoles sont actuellement disponibles, et il y en aura 15 d’ici la fin de l’année. Diverses blockchains pour des projets clients variés, de l’univers bancaire à celui du luxe ou de la logistique. Si la première version d’Exaion Node est déjà en vente, elle sera enrichie de nouveaux services au fil de l’eau pour donner, à terme, une seconde version.

La souveraineté comme passeport

Pour rivaliser avec les hyperscalers américains et asiatiques, Exaion fait un pari simple : conserver en Europe les données européennes. Si ses data centers situés en Normandie hébergent les projets de ses clients européens, ceux au Canada constituent le cœur du marché nord-américain. Ces éléments géographiques portent deux ambitions, permettre aux particuliers de reprendre la main sur leurs données et aux entreprises de protéger les leurs.

Faire rimer blockchain avec environnement

Comme le respect de l’environnement constitue un brin de l’ADN d’EDF, le bébé du premier fournisseur d’électricité de France et d’Europe n’échappe pas à la règle. "Au quotidien, nous redonnons vie au matériel IT déclassé du groupe. Nous évitons ainsi 40% de l’empreinte carbone liée à l’achat de matériel neuf en remplaçant uniquement les anciennes cartes graphiques par des pièces dernier cri", précise le CEO d’Exaion. Le reste des supercalculateurs, soit 80% des composants de la machine, est conservé tel quel.

"À chaque utilisation d’Exaion, l’utilisateur nous confie avoir découvert la meilleure plateforme de la place"

Outre son positionnement en faveur des protocoles qui utilisent la preuve d’enjeu [sécurisation du réseau par des « validateurs » plutôt que par des calculs, ce qui réduit la consommation énergétique, ndlr], Exaion privilégie l’emploi de ses technologies en heures creuses. À l’image du lancement de votre machine à laver, l’entreprise propose à ses clients de décaler leurs calculs les moins urgents afin de réduire la pression sur le réseau. Ceux qui peuvent être retardés sont alors mis sur liste d’attente. Mais ce n’est pas tout. Au Canada, la chaleur des data centers est récupérée pour chauffer les locaux de l’incubateur de la structure. L’inscription sur la facture des clients de leur empreinte carbone finit d’éveiller les consciences. À l’avenir, elle sera directement lisible sur la plateforme d’Exaion Node.

Des perspectives illimitées

À terme, Exaion se fixe pour objectif de devenir la meilleure plateforme d’infrastructures blockchain au monde. Quant au Web3, elle entend se positionner sur le podium mondial d’ici 2030. Des perspectives qui semblent en phase avec les retours du marché. "À chaque utilisation d’Exaion, l’utilisateur nous confie avoir découvert la meilleure plateforme de la place sans jamais avoir eu vent de notre existence." Si vous ne connaissiez pas Exaion, c’est désormais chose faite.

Léa Pierre-Joseph