Malgré une année morose, quelques belles opérations ont été enregistrées en 2023 et certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres. Les acteurs se veulent confiants pour 2024.

Difficile de s’enthousiasmer sur l’année qui s’achève. 2023 a été difficile à peu près sur tous les fronts. Les M&A ont atteint un plus bas depuis dix ans au niveau tant du nombre de deals enregistrés que des valorisations, les investisseurs ayant été échaudés par la hausse des taux d’intérêt et l’inflation. Entre le 1er janvier et le 5 décembre, 30083 deals ont été annoncés pour un montant total de 1882 milliards de dollars. À titre de comparaison, sur l’année précédente, 39283 deals avaient été comptabilisés pour une valeur de 2975 milliards, selon les données du Boston Consulting Group.

Après deux années d’euphorie post-Covid, les levées de fonds ont, elles aussi, marqué le pas. Les start-ups européennes auront récolté 45 milliards de dollars, contre 82 milliards en 2022, soit une baisse de 45 %, selon le rapport annuel du fonds Atomico. Au niveau mondial, la chute devrait atteindre 39 %.

Pas de quoi se réjouir non plus pour le marché des introductions en Bourse. En zone euro, seulement 17 opérations de plus de 100 millions d’euros ont été enregistrées, contre 21 en 2022 et 161 en 2021, d’après les données de Dealogic. Les volumes ne font pas non plus rêver : 9,4 milliards d’euros, contre 16,6 milliards un an plus tôt et 78,4 milliards en 2021.

Les experts espèrent que les IPO reprendront dès 2024 mais les entreprises devront tabler sur des prix raisonnables si elles veulent arriver à se financer. Du côté des levées de fonds, même si un mieux est attendu, les investisseurs vont continuer à cibler davantage les entreprises rentables ou avec une croissance saine. Alors que les valorisations ont atteint des niveaux stratosphériques entre 2021 et début 2022, les acheteurs devraient continuer à négocier les prix. Quant aux start-ups sûres de leur valeur, notamment celles qui ont levé des fonds pendant les années fastes, nul doute qu’elles attendront un contexte économique plus favorable avant de lancer un nouveau tour de table.

D’après une étude publiée en septembre par CMS, 43 % des entreprises et sociétés de capital-investissement anticipent une baisse de l’activité M&A en Europe au cours des douze prochains mois. Les sondés sont 35 % à s’attendre à une hausse. Les fonds d’investissement se montrent les plus optimistes. Alors pour 2024, on souhaite que leurs prédictions se réalisent et que le trou d’air de 2023 ne soit plus qu’un mauvais souvenir.

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