« L’économie américaine est repartie de l’avant et nous pensons qu’elle va entraîner dans son sillage celles des pays développés »
Entretien avec Jean-Francois Boulier, président d'Aviva Investors
Décideurs. Quel bilan dressez-vous de l’année 2013 ?
Jean-Francois Boulier. 2013 fut une année très encourageante pour les épargnants ! Une grande partie des actifs, notamment ceux porteurs d’un risque économique, ont été en effet très bien valorisés. S’agissant plus spécifiquement du marché obligataire, nous sommes désormais entrés dans une nouvelle phase, celle de la remontée des taux d’intérêt. La probabilité pour que les taux redescendent est désormais extrêmement faible. Certes, elle existe mais encore faudrait-il pour cela qu’il y ait un dérapage des économies émergentes ou une nouvelle crise dans la zone euro. Et ce n’est pas l’hypothèse que nous privilégions à l’heure actuelle. La raison de notre optimisme est simple : l’économie américaine est repartie de l’avant et nous pensons qu’elle va entraîner dans son sillage celles des pays développés. Bien entendu, tous les pays ne redémarreront pas à la même vitesse que les USA. Il y a, et il y aura, toujours un décalage entre les États-Unis, dont l’économie est basée sur le secteur privé, et un certain nombre de pays européens (France, Belgique…) dont l’économie est davantage axée sur le secteur public.
Décideurs. Le « tapering » de la Fed peut-il déstabiliser le marché obligataire ?
J.-F. B. Selon nous, trois scénarios sont à envisager. Dans le premier scénario, celui que nous privilégions, les taux d’intérêt devraient remonter de manière très graduelle. Cette perspective est d’autant plus crédible que c’est également le souhait des banques centrales. Pour parvenir à leurs fins, la BCE et la Fed disposent de moyens considérables. Plus important encore, ils bénéficient, grâce aux différentes politiques mises en œuvre par le passé, du respect des marchés.
Le second scénario envisagé est fondé sur un éventuel dérapage verbal ou politique des dirigeants des banques centrales entraînant une forte volatilité du marché obligataire. Si une telle remontée des taux pourrait engendrer de fortes turbulences sur le marché des obligations, nous estimons, malgré tout, qu’il n’existe pas aujourd’hui de risque de krach obligataire.
Le troisième scénario qu’il ne faut pas, à mon sens, totalement exclure est celui de la stabilisation des taux d’intérêt dans les deux ou trois années qui viennent en Europe. Cela placerait le Vieux Continent dans une situation à peu près identique à celle dans laquelle est installée le Japon depuis quelque temps.
Décideurs. Faut-il rester positionné sur le marché high yield ?
J.-F. B. Le marché du crédit en général, et celui du high yield en particulier, nous parait être à son prix et nous ne le surpondérons pas. Ainsi, à la lecture des spreads itraxx, nous constatons un écart de taux de l’ordre de 80 points de base sur le Main et de l’ordre 300-320 points de base sur le Crossover. Ces écarts ne nous semblent pas assez attractifs pour surexposer nos portefeuilles sur cette classe d’actifs. En revanche, ce marché propose encore de belles opportunités d’investissement.
Pour profiter pleinement de ces opportunités, les investisseurs devront toutefois faire preuve de sélectivité car une grande partie des entreprises qui reviennent sur ce marché sont celles qui n’avaient pas pu trouver de financements il y a quelques années. Il convient donc de rester très attentif à la qualité au sein de cette classe d’actifs.
Décideurs. L’attrait des investisseurs pour les obligations convertibles vous semble-t-il justifié ?
J.-F. B. Le choix des obligations convertibles me paraît être pleinement justifié, notamment pour les investisseurs qui ne peuvent pas se positionner sur le marché des actions. Cette classe d’actifs leur permettra ainsi d’être en partie exposé à ce marché qui nous semble très attractif.
Le positionnement sur le marché des convertibles est également une réponse intéressante pour les investisseurs prudents qui ne souhaitent pas surexposer leur portefeuille aux marchés des actions. À travers ces obligations, ils pourront ainsi avoir une sensibilité plus forte à ces marchés. Toutefois, nous invitons les investisseurs à sélectionner les obligations émises par les sociétés qui présentent un business-model solide et dont les capacités de financement ne sont plus à démontrer.
Jean-Francois Boulier. 2013 fut une année très encourageante pour les épargnants ! Une grande partie des actifs, notamment ceux porteurs d’un risque économique, ont été en effet très bien valorisés. S’agissant plus spécifiquement du marché obligataire, nous sommes désormais entrés dans une nouvelle phase, celle de la remontée des taux d’intérêt. La probabilité pour que les taux redescendent est désormais extrêmement faible. Certes, elle existe mais encore faudrait-il pour cela qu’il y ait un dérapage des économies émergentes ou une nouvelle crise dans la zone euro. Et ce n’est pas l’hypothèse que nous privilégions à l’heure actuelle. La raison de notre optimisme est simple : l’économie américaine est repartie de l’avant et nous pensons qu’elle va entraîner dans son sillage celles des pays développés. Bien entendu, tous les pays ne redémarreront pas à la même vitesse que les USA. Il y a, et il y aura, toujours un décalage entre les États-Unis, dont l’économie est basée sur le secteur privé, et un certain nombre de pays européens (France, Belgique…) dont l’économie est davantage axée sur le secteur public.
Décideurs. Le « tapering » de la Fed peut-il déstabiliser le marché obligataire ?
J.-F. B. Selon nous, trois scénarios sont à envisager. Dans le premier scénario, celui que nous privilégions, les taux d’intérêt devraient remonter de manière très graduelle. Cette perspective est d’autant plus crédible que c’est également le souhait des banques centrales. Pour parvenir à leurs fins, la BCE et la Fed disposent de moyens considérables. Plus important encore, ils bénéficient, grâce aux différentes politiques mises en œuvre par le passé, du respect des marchés.
Le second scénario envisagé est fondé sur un éventuel dérapage verbal ou politique des dirigeants des banques centrales entraînant une forte volatilité du marché obligataire. Si une telle remontée des taux pourrait engendrer de fortes turbulences sur le marché des obligations, nous estimons, malgré tout, qu’il n’existe pas aujourd’hui de risque de krach obligataire.
Le troisième scénario qu’il ne faut pas, à mon sens, totalement exclure est celui de la stabilisation des taux d’intérêt dans les deux ou trois années qui viennent en Europe. Cela placerait le Vieux Continent dans une situation à peu près identique à celle dans laquelle est installée le Japon depuis quelque temps.
Décideurs. Faut-il rester positionné sur le marché high yield ?
J.-F. B. Le marché du crédit en général, et celui du high yield en particulier, nous parait être à son prix et nous ne le surpondérons pas. Ainsi, à la lecture des spreads itraxx, nous constatons un écart de taux de l’ordre de 80 points de base sur le Main et de l’ordre 300-320 points de base sur le Crossover. Ces écarts ne nous semblent pas assez attractifs pour surexposer nos portefeuilles sur cette classe d’actifs. En revanche, ce marché propose encore de belles opportunités d’investissement.
Pour profiter pleinement de ces opportunités, les investisseurs devront toutefois faire preuve de sélectivité car une grande partie des entreprises qui reviennent sur ce marché sont celles qui n’avaient pas pu trouver de financements il y a quelques années. Il convient donc de rester très attentif à la qualité au sein de cette classe d’actifs.
Décideurs. L’attrait des investisseurs pour les obligations convertibles vous semble-t-il justifié ?
J.-F. B. Le choix des obligations convertibles me paraît être pleinement justifié, notamment pour les investisseurs qui ne peuvent pas se positionner sur le marché des actions. Cette classe d’actifs leur permettra ainsi d’être en partie exposé à ce marché qui nous semble très attractif.
Le positionnement sur le marché des convertibles est également une réponse intéressante pour les investisseurs prudents qui ne souhaitent pas surexposer leur portefeuille aux marchés des actions. À travers ces obligations, ils pourront ainsi avoir une sensibilité plus forte à ces marchés. Toutefois, nous invitons les investisseurs à sélectionner les obligations émises par les sociétés qui présentent un business-model solide et dont les capacités de financement ne sont plus à démontrer.