Le président des conseils en gestion de patrimoine certifiés (CGPC) nous livre son regard sur les principaux enjeux auxquels sont confrontés les CGPI.

Décideurs. Quel regard portez-vous sur l’accord obtenu dans le cadre des discussions autour de la directive sur les marchés financiers dite MIF 2  et de celle sur la distribution d’assurances (DDA) ?

Raymond Leban. La protection du consommateur-épargnant est l’ADN de CGPC. Il y a bientôt vingt ans, en effet, les fondateurs de CGPC, alors précurseurs, ont pensé que seule la certification et ses exigences déontologiques et éthiques pouvaient répondre à cet objectif. La réglementation des activités exercées par le conseil en gestion de patrimoine conforte chaque jour notre conviction. Nous ne pouvons donc qu’être satisfaits des normes qui vont dans le même sens.

Les textes sont globalement positifs et, en particulier, la directive IDD sur la distribution de l’assurance qui assure pour partie la sauvegarde du modèle économique actuel des CGPI. Par ailleurs, de façon plus générale, la convergence des textes (positions et recommandations de l’AMF et de l’ACPR) encadrant les activités de CIF (Conseil en investissements financiers) et de courtage en assurances est tangible, concernant tant la connaissance du client que le niveau des informations à transmettre. Nous souhaitons donc que cette tendance perdure afin d’harmoniser les pratiques et, partant, de permettre une meilleure information et compréhension du client.

Nombre de ces robots-advisors à la française peuvent être une réponse à la recherche de gain de temps

 

Les cabinets de CGPI seront-ils amenés à se regrouper ?

De nombreux critères nous conduisent en toute logique à penser que le regroupement des CGPI est inéluctable. En effet, les soubresauts, voire les séismes, économiques et financiers, la montée en puissance des Fintech et l’avancée du bulldozer réglementaire obligent les CGPI à dégager du temps pour se concentrer sur le cœur de leur métier : le conseil au bénéfice du client. Le regroupement est certainement une solution, mais il ne faut pas sous-estimer le goût de l’entrepreneur français (CGPI) pour l’indépendance et la maîtrise de la relation client dans son ensemble. Donc clairement, il me semble que, si regroupement il y a, ce sera le plus souvent seulement un regroupement de moyens. Son corollaire est la diminution du nombre moyen d’ETP par cabinet, avec une externalisation de certaines tâches traditionnellement effectuées en interne.

 

Les CGPI doivent-ils craindre l’émergence des robots-advisors ?

Les Fintech ont envahi l’espace médiatique de nos métiers il y a maintenant plus d’un an. Je me souviens de titres de presse significatifs de l’esprit du moment, où on évoquait « la menace fantôme ». Nous sommes bien loin de cette approche anxiogène. Ce terme générique « Fintech » regroupe bien des visages et profils, et nombre de ces robots-advisors à la française peuvent être une réponse à la recherche de gain de temps. Tout ce qui peut permettre une rationalisation des process tout en respectant les exigences réglementaires et la nécessaire obligation d’information due au client ne peut être que bénéfique. Donc pas de crainte, plutôt du pragmatisme.

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