Dans un marché des banques privées en pleine mutation, Banque Privée 1818 peut s’appuyer sur la solidité de son principal actionnaire Natixis pour soutenir la simplification de son business model et nourrir sa croissance. George-Éric de la Brunière se confie sur la stratégie qu’il souhaite mener pour atteindre les objectifs qui lui ont été assignés.

Décideurs. Quel est aujourd’hui le montant des encours sous gestion de la Banque Privée 1818 ?

George-Éric de la Brunière. Pour l’ensemble de nos business, nous disposons aujourd’hui d’une trentaine de milliards d’actifs sous gestion. Sur ce total, le segment de la gestion de fortune représente près de 17 milliards d’euros. Les 13 milliards d’euros restants sont tirés de notre activité en B to B à travers le réseau BPCE et l’intermédiation des cabinets de conseillers en gestion de patrimoine (CGP) via la plate-forme Sélection 1818.

 

Quels sont les avantages et inconvénients de votre dispositif ?

Notre organisation génère de la croissance, notre collecte nette s’est élevée à 1,5 milliard d’euros en 2016. Ce dispositif n’est pas simple à gérer sur le plan informatique car il exige de développer des systèmes d’information couvrant l’ensemble de nos activités. C’est pourquoi nous allouons une part importante de notre budget informatique aux projets digitaux avec un double objectif : l’amélioration de l’expérience client et la simplification des processus administratifs. À l’instar de beaucoup d’acteurs du marché, nous souhaitons procéder à une simplification de notre business model et privilégier notre développement sur le segment de la gestion de fortune en créant une offre dédiée aux clients Ultra High Net Worth (> 5M€).

Nous souhaitons aller vers ce que l’on appelle le « phygital »

 

Dans quelle mesure la transformation de votre organisation sera-t-elle influencée par le digital ?

Notre maître mot est la digitalisation de nos services. Un client doit pouvoir réaliser de son téléphone mobile ou de sa tablette des opérations de gestion de patrimoine. Un important chantier de fronting digital nous attend et permettra de finaliser notre passage de la culture papier à la culture électronique. En parallèle, nous travaillons sur le data client. Nous souhaitons aller vers ce que l’on appelle le « phygital », c’est-à-dire une relation client reposant sur un lien physique avec le banquier privé et une meilleure exploitation des informations dont nous disposons sur lui grâce au digital. L’assistance digitale va également nous aider à soulager nos collaborateurs des tâches répétitives. Cela constitue une vraie révolution dans les services supports et va nous permettre de faire évoluer les métiers de back et middle office vers des missions à plus haute valeur ajoutée.

 

Comment vous situez-vous par rapport à Natixis, groupe auquel vous appartenez ?

Nous souhaitons nous intégrer de plus en plus dans l’ADN de Natixis et travailler sur sa notoriété. Nous bâtissons les plus grandes synergies possibles avec les équipes de la banque d’affaires, Natixis Partners, celles spécialisées dans le capital-investissement avec Natixis Private Equity ou encore les sociétés de gestion affiliées de Natixis Global Asset Management telles que Dorval AM, H20 ou encore DNCA, en complément de l’offre de VEGA Investment Managers, notre société de gestion intégrée.

La période 2007-2009 a été particulièrement difficile notamment en raison de la crise des subprimes

 

Les banques privées souffrent actuellement d’une moindre rentabilité. Échappez-vous à cette tendance ?

La période 2007-2009 a été particulièrement difficile notamment en raison de la crise des subprimes. Depuis, nous avons redressé la rentabilité opérationnelle de la structure même s’il reste du travail à faire dans ce domaine. Notre transformation passe notamment par un développement mieux qualifié vers la gestion de fortune, la mise en avant de notre offre à forte valeur ajoutée, ainsi qu’une parfaite maîtrise des coûts et des charges.

 

Les décisions de réduction des effectifs prises par certaines banques privées seront-elles suivies par d’autres acteurs dans les années à venir ?

Cela ne sera pas notre cas. Nous n’allons pas entrer dans cette logique. La Banque Privée 1818 a pour ambition de simplifier son organisation, sans prendre de décisions aussi radicales. Plus généralement, les banques privées s’orientent vers une stabilité voire une réduction de leurs effectifs.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurelien)

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