Il y a ceux pour qui elle est naturelle. Ceux pour qui, au contraire, elle est douloureuse, inconfortable. Pour tous en revanche, la transmission est nécessaire, que ce soit au sein d’une famille où une histoire et un patrimoine se transmettent de génération en génération, ou dans une entreprise où c’est un capital qui passe de mains en mains.

Neuf Français sur dix considèrent la transmission comme un engagement important, qu’il s’agisse de valeurs, de compétences, d’un patrimoine ou d’une entreprise. Selon la Fondation de France, qui vient de publier ces chiffres, la génération Y a une vision plus large de la conception même de la transmission que ses aînés : les personnes de plus de 50 ans résument souvent la transmission à l’héritage, tandis que les plus jeunes englobent sous ce terme le partage de savoirs à leurs proches mais aussi à un cercle plus étendu de leurs voisins, ville ou famille élargie.

Qu’il s’agisse de patrimoine personnel ou professionnel, un constat domine toutefois : le manque d’anticipation des cédants et des parents et grands-parents qui transmettent un héritage. Pourtant, les conseils sont unanimes : la préparation est un gage de succès indiscutable d’une transmission.

59 % des dirigeants d’entreprises familiales ne disposent pas d’un plan de succession

Il ne faut pas oublier qu’une transmission est un double processus. Un don ou une passation, mais aussi une transformation du patrimoine reçu ou cédé. Un chef d’entreprise qui rachète un fonds de commerce va faire évoluer le business model de son entreprise, va investir, va poursuivre la dynamique de croissance engagée par son prédécesseur. Un héritier va lui aussi faire évoluer le patrimoine dont il devient propriétaire, en investissant l’argent reçu ou en transformant le bien immobilier qu’il occupe désormais.

Pourtant, une étude du cabinet Deloitte datant du mois de novembre publie des résultats alarmants : 59 % des dirigeants d’entreprises familiales ne disposent pas d’un plan de succession, et le premier frein identifié à la transmission d’une entreprise est le poids de la fiscalité. Tout n’est pas noir heureusement, car même en l’absence d’un plan détaillé, les chefs d’entreprises sont tout de même 67 % à avoir pris des dispositions, parmi lesquelles le pacte Dutreil, la nue-propriété ou le mandat posthume, pour assurer la pérennité de leur entreprise en cas de force majeure. Reste désormais à assurer la pérennité de leur entreprise sans attendre de catastrophe.

Camille Prigent

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