Le spécialiste B2C du paiement en plusieurs fois, boucle une deuxième levée de fonds en moins d’un an. Celle-ci lui permettra de développer les services qui lui garantiront une position de leader sur le marché français. Une solution d’autant plus intéressante en temps de crise.

La jeune pousse française Alma permet aux clients de payer en plusieurs fois les commerçants qui sont, eux, réglés immédiatement. Elle s’est rapidement fait une place sur le marché français, surtout grâce au bouche à oreille. En effet, la croissance de la société a été fulgurante puisque, depuis sa première levée de 3,3 millions d’euros en juillet 2019, le nombre de ses clients est passé de 90 à plus de 1000. Pour passer à la vitesse supérieure, Alma lève 12,5 millions d’euros en equity auprès d’Idinvest et d’Isai, ainsi que 17 millions d’euros en dette. Malgré l’importance de la concurrence internationale, en particulier celle du suédois Klarna, financé à hauteur de 14,5 milliards d’euros mais pas encore positionné en France, Nicolas Debock, managing director chez Idinvest est convaincu que « Alma est jeune mais a prouvé qu'elle pouvait prendre une part importante du marché ». 

 « L'Europe est en ligne de mire, mais on oublie parfois un peu vite que la France est un marché énorme, de 200.000 marchands dans notre cas. Notre objectif cette année est de quadrupler le nombre de nos clients ainsi que notre volume d'affaires, qui représente aujourd'hui entre 50 et 100 millions d'euros », détaille Louis Chatriot, cofondateur d’Alma. Avec des commissions respectives de 3,8 et 4,2 % pour les paiements en trois et quatre fois, cette progression devrait conduire l’entreprise à un chiffre d’affaires de 8 à 12 millions d'euros, auquel il faut encore soustraire ses défauts, sur lesquels elle ne communique pas. La levée de fonds devrait aussi permettre à la start-up de recruter 30 personnes en plus des 17 employés actuels,  et d’obtenir aussi le statut de société de financement pour s’affranchir de la règle du paiement à 90 jours par laquelle son activité est restreinte jusqu’ici. Alma devrait aussi développer de nouveaux services comme le paiement en une fois et en différé. Le B2B est également à l’étude, même si « c'est encore tôt pour dire si ça va marcher », selon Louis Chatriot.

Baptiste Delcambre

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