Mathieu Vedrenne, directeur de la Société Générale Private banking France revient avec nous sur les dispositifs mis en place par ses équipes durant la crise sanitaire.

Décideurs : Comment vous êtes-vous adaptés à la crise ?

Mathieu Vedrenne : Notre dispositif s’est très vite adapté sur l’ensemble du territoire. Une dizaine de jours après le début du confinement, près 90 % de nos collaborateurs travaillaient à distance. Le fonctionnement et l’animation de nos équipes ont gardé l’essentiel de leur ADN. Dans notre modèle, le banquier est le pivot de la relation. À ses côtés, le gérant et les experts en allocation d’actifs (en private equity, en produits structurés, …) travaillent de concert dans l’intérêt de nos clients. Une action « pédagogique » a été menée par les équipes auprès de nos clients face aux grands mouvements sur les marchés financiers. Grâce à nos outils digitaux, tous les types d’opérations peuvent être traités à distance, de l’entrée en relation au décaissement d’un crédit. Dans un certain nombre de cas, des processus ont été dégradés pour tenir compte de la situation. Cela induit un niveau de risque opérationnel supplémentaire que nous avons cependant jugé acceptable compte tenu du risque sanitaire. Cette crise permet aux banques privées d’accélérer leur transformation digitale de façon massive. 

"À la différence de certains chocs de marché que nous avons pu connaître, nous n’avons pas noté de surréaction des clients."

Comment les clients ont réagi à la baisse des marchés financiers ? Ont-ils profité du trou d'air pour réinvestir ? Réallouer une partie de leurs investissements ?

L’origine de cette crise n’étant pas financière mais sanitaire, nos clients ont d’abord porté leur attention sur les enjeux de santé. Quant aux clients entrepreneurs que nous accompagnons, ils se sont particulièrement investis pour maintenir à flot leur activité économique durant cette crise. Ils ont réalisé un travail très important pour redéployer leurs activités et adapter leurs outils de production. À la différence de certains chocs de marché que nous avons pu connaître, y compris en 2018, nous n’avons pas noté de surréaction des clients. Ils restent globalement sereins par rapport à leurs actifs tout étant demandeurs d’informations et d’explications.

Les conditions d'octroi de crédits pour les grandes fortunes pourraient-elles se durcir dans les mois à venir ?

Société Générale Private Banking en France dispose d’un bilan important et a donc la capacité d’accompagner ses clients sur l’ensemble de leur besoin de financement. Notre palette est très étendue, que ce soit sur le crédit immobilier, les crédits complexes ou structurés. C’est ce qui nous différencie d’un certain nombre d’acteurs du marché. Actuellement, les besoins des clients sont moindres puisqu’il y a moins d’opportunités à saisir. En revanche, lorsque l’activité va redémarrer les besoins devraient mécaniquement augmenter. A ce jour, les conditions d’octroi de crédit n’ont pas été particulièrement durcies. 

Propos recueillis par Chloé Buewaert

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