Qu’il s’agisse de leur famille ou de leur patrimoine, les Français sont unanimes : ils veulent obtenir une meilleure protection. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Harris Interactive pour les Notaires de France. Un constat qui s’explique en partie par la crise sanitaire que le pays traverse depuis mars dernier.

C’est à l’occasion de leur dernier congrès que les Notaires de France ont rendu publics les résultats d’une enquête portant sur les Français et la protection, réalisée entre les 21 et 27 septembre derniers. L’un des principaux enseignements mis en exergue demeure le besoin de protection croissant exprimé par les personnes interrogées pour elles-mêmes ou pour leurs proches.

Mettre à l’abri ses proches

Sans surprise, c’est le premier cercle familial qui cristallise le plus le besoin de protection. Ainsi, ce dernier s’exprime particulièrement quand il s’agit des enfants (83 %) et du conjoint (76%). Cette volonté de protéger s’applique également au cercle plus éloigné puisque 71 % des répondants disent ressentir ce besoin envers leurs petits-enfants et 62 % envers leurs parents. En ce qui concerne leur patrimoine, le raisonnement est transposable. Près de trois quart des Français (74 %) "manifestent globalement un fort besoin de protection", relève l’étude. Un chiffre qui inclut leur logement et leur retraite. Concernant ce dernier point, ce sont les personnes âgées de 35 à 49 ans qui apparaissent les plus concernées, "une frange de la population qui s’inquiète sans doute plus que les autres de la pérennité du régime actuel et/ou de la réforme en cours".  

« La loi ne protège pas assez »

Cette volonté de se protéger soi, ses proches et ses biens est donc tout sauf équivoque et se heurte pourtant au sentiment général que la loi, en la matière, n’est pas assez efficace. "Quel que soit le sujet, les Français ont la perception d’être insuffisamment protégés par la loi ", résume l’étude. Un sentiment renforcé dans la période actuelle de crise sanitaire. En effet, 62 % des sondés déclarent réfléchir davantage à se protéger ou à protéger leurs proches dans le contexte de Covid-19. Conséquence logique de ce constat, certains (21 % des interrogés) ont déjà entrepris des démarches pour souscrire à des dispositifs de protection. Reste que les mécanismes de protection existants ne sont pas tous connus du grand public. Si les effets quasi-nuls du PACS en matière de protection semblent globalement bien appréhendés – " 74% des répondants déjà pacsé(e)s ou qui envisagent de le faire indiquent savoir que, en cas de décès d’un des conjoints et sans testament préalable, l’héritage ne reviendrait pas de plein droit au partenaire mais à la famille " –, certains outils très efficaces demeurent largement ignorés. C’est le cas du mandat de protection future que seuls 24 % des Français affirment connaître.

Excellent capital confiance des notaires … et des avocats

Pour les renseigner et les accompagner dans leurs démarches, les notaires semblent être les professionnels jouissant du plus important capital-confiance. Pour 70 % des sondés, ils incarnent l’interlocuteur privilégié pour assurer leur protection personnelle et celle de leurs proches. Les avocats (68 %) les talonnent, alors que les experts-comptables (63 %) viennent compléter le podium. L’étude attire l’attention sur le fait que le niveau de confiance à l’endroit des notaires est plus élevé auprès des publics plus âgés, des hauts revenus et des propriétaires ou de ceux disposant d’un patrimoine. Les plus jeunes, eux, préfèrent se tourner vers les avocats.

S.V.

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