À l’ère la digitalisation de la chaîne de valeur, les fintechs offrent à l'industrie de la gestion d'actifs de nouveaux moyens pour piloter la distribution. Il est en effet vital pour les sociétés de gestion et les distributeurs de simplifier les échanges de données, de suivre de près leur rémunération et le passif des fonds afin d'anticiper tout risque de décollecte.

Le contexte actuel de la gestion d’actifs est marqué par une baisse importante et combinée de la collecte et des frais de gestion où seuls les produits ESG et la gestion passive semblent sortir renforcés. En effet, les sociétés de gestion ont dû faire face en France à une décollecte nette cumulée en 2019 de -36 Mds d’€, contre une moyenne annuelle positive de +26 Mds d’€ sur la période 2015-2018 (source : AFG). Cette décollecte s’est accompagnée d’une baisse continue des frais de gestion : -40 bps entre 2010 et 2018 sur les fonds actions et diversifiés (source : AMF). La pression de la gestion passive, souvent chargée à moins de 10  bps, n’a fait qu’amplifier ce phénomène depuis plusieurs années.

Multiplier les canaux de commercialisation : une nécessité au coût élevé…

En réponse à cette concurrence accrue et à la baisse des revenus, il a été vital de diversifier les modes de commercialisation des fonds, en développant : l’architecture ouverte, la distribution transfrontalière et le recours aux plateformes de distribution. Depuis plusieurs années, de nombreuses initiatives de place ont permis de rendre plus attractive à l’international la filière de la gestion d’actifs française. Selon l’AFG, on estime aujourd’hui que les sociétés de gestion entrepreneuriales distribuent près de la moitié de leurs encours auprès d’investisseurs étrangers. La multiplication des acteurs de la distribution augmente inexorablement les coûts et complexifie le pilotage des réseaux internes/ externes. Et le pouvoir des intermédiaires ne cesse de croître : à mesure qu’ils se placent entre le gérant d’actifs et l’investisseur final, les intermédiaires deviennent indispensables et sont en mesure d’imposer leurs conditions tant financières qu’en termes de données et de flux (data vendors et data disseminators).

« Gagner en efficacité dans le marquage des ordres et accélérer le processus de facturation et de paiement des distributeurs »

Vers une simplification des échanges entre SGP et distributeurs

La distribution des fonds implique aussi un support opérationnel et technique renforcé. L’analyse des fonctions de support à la commercialisation fait ressortir des enjeux liés à la qualité des données et à leur dissémination vers l’ensemble des systèmes des partenaires. Au niveau IT, le besoin est de se connecter avec de plus en plus de fournisseurs et de clients/ distributeurs. La complexité de la mise en place puis l’exploitation de ces nombreux flux d’alimentation engendrent des coûts élevés et en constante progression. En parallèle, l’actualisation des sites internet des sociétés de gestion, mais aussi des extranets partenaires, doit s’appuyer sur des flux de données préformatés avec la généralisation de composants digitaux pour gagner en efficacité. Simplifier les échanges et communiquer plus avec ses différents partenaires, notamment ses distributeurs est donc devenu essentiel !

Piloter les réseaux de distribution et mieux suivre la facturation

La simplification des échanges entre sociétés de gestion et distributeurs doit aussi porter sur le marquage des collectes. Affecter finement un ordre de souscription / rachat à un canal de distribution reste encore aujourd’hui un processus complexe. Il requiert des retraitements de la part des sociétés de gestion et une collaboration étroite avec les centralisateurs et les agents de transfert (pour le partage notamment des références partenaires). L’intégration automatique des attestations dépositaires permet de gagner en efficacité dans le marquage des ordres et d’accélérer le processus de facturation et de paiement des distributeurs. La solution technologique consiste à valider de manière sécurisée et traçable les encours distribués. Ce qui permet aux sociétés de gestion de réduire les coûts opérationnels de gestion du passif tout en permettant aux distributeurs d’être payés plus tôt.

« Simplifier les échanges et communiquer plus efficacement avec ses différents partenaires, notamment ses distributeurs est donc devenu essentiel ! »

Connaissance du passif des fonds et risque de liquidité

La connaissance du passif des fonds est avant tout un enjeu commercial : elle permet des actions commerciales plus ciblées et une communication plus efficace en temps de crise. Mais c’est aussi une nécessité pour répondre aux contraintes  règlementaires, comme par exemple l’encadrement plus strict des rétrocessions. L’AMF a rappelé en février 2017 que « la connaissance et l’analyse du passif est une composante essentielle de l’identification des risques par les sociétés de gestion ».

Comment s’assurer du respect de ces exigences règlementaires sans une connaissance fine de la structure du passif de ses fonds ? Statistiquement, on observe une augmentation de la volatilité de la collecte : les variations des souscriptions/ rachats sont de plus en plus amples. En conséquence, les sociétés de gestion qui méconnaissent la structure du passif de leurs fonds rencontrent des difficultés à anticiper et s’exposent à un coût élevé de la liquidité. A l’inverse, une connaissance qualitative plus fine de la structure du passif des fonds permet de mieux évaluer le risque de liquidité en construisant des courbes prédictives de décollecte issues de scénarios réels. Dans cette optique, il n’est pas étonnant de voir que certains acteurs aient fait le choix de réinternaliser la gestion du passif. L’ensemble de ces éléments constitue une mine d’informations pour le pilotage commercial et la gestion des risques.

De nouvelles solutions existent

Développée par OneWealthPlace, la Plateforme AirFund / AirDistrib permet, entre sociétés de gestion et distributeurs, de simplifier les échanges et de gérer efficacement la distribution des fonds. AirFund est une solution innovante de gestion des données et des documents, décentralisée et dédiée aux Asset Managers et à leurs Distributeurs. Basée sur une technologie de registre distribuée mature, elle apporte transparence, immutabilité et efficacité aux Asset Managers dans le partage de leurs données à l’ensemble de leur réseau de partenaires. En complément, AirDistrib est dédiée à la gestion des réseaux de distribution et du passif des fonds. Elle permet aux sociétés de gestion et distributeurs de collaborer plus efficacement, depuis le marquage des ordres jusqu’au paiement des distributeurs.

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Maxime Gaudin et Wissam Nassar

 

LES POINTS CLÉS

OneWealthPlace développe des solutions innovantes pour la distribution de fonds afin de :

- Simplifier les échanges et communiquer plus efficacement avec ses distributeurs - Gagner en efficacité l’ensemble des processus opérationnels liés à la distribution des fonds, depuis le marquage des ordres jusqu’au paiement des distributeurs - Réduire les coûts et les risques opérationnels - Reprendre la maitrise de ses données pour mieux servir les réseaux de distribution et développer des nouveaux canaux sans coûts supplémentaires

 

SUR LES AUTEURS

Maxime Gaudin a plus de 20 ans d’expérience dans le conseil auprès
des Asset Managers, des Asset Owners et des distributeurs. Il rejoint
OneWealthPlace en 2020 et prend en charge le développement commercial des activités Asset Management.

Wissam Nassar a 18 ans d’expérience dans l’IT pour la banque et de la
gestion d’actifs, d'abord dans le conseil puis l’édition de logiciels. Il a rejoint OneWealthPlace en 2019 comme Directeur Produit AirDistrib.

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