La maison-mère de la Macif, Améa, est entrée en négociations exclusives avec Aviva pour racheter sa filiale française. Une opération à 3,2 milliards d’euros.

Finalement, c’est la Macif qui l’a emporté. Après que le Britannique Aviva a annoncé, l’été dernier, sa volonté de se séparer de son activité française, les candidats à la reprise n’avaient pas manqué. Outre Améa, la société qui chapeaute la Macif, Generali, Athora, Allianz ou encore Eurazeo avaient manifesté leur intérêt. En précisant aujourd’hui être entré en négociations exclusives avec Améa, Aviva a mis fin au suspens. Mieux, le groupe d’Outre-Manche fait un pas de plus vers l’un de ses objectifs : recentrer son activité. "La vente d'Aviva France est une étape très importante dans la mise en œuvre de notre stratégie", confirme Amanda Blanc, PDG d'Aviva, selon des propos repris par Les Échos.

Reprise totale de l’activité

Au-delà du prix de la transaction – 3,2 milliards d’euros –, l’offre formulée par Améa avait l’avantage de concerner l’ensemble des métiers d’Aviva France (assurance-vie, assurance générale et de gestion d’actifs en France et participation dans l’UFF, réseau spécialisé dans la gestion patrimoniale) alors que les autres candidats au rachat entendaient céder l’une ou l’autre de ses activités. En effet, alors que Allianz ou Generali souhaitaient vendre l’assurance-vie, Eurazeo voulait quant à lui se séparer de l’assurance-chômage. Dans ces conditions, non seulement les pouvoirs publics mais aussi les salariés d’Aviva France soutenaient l’offre du groupe Améa qui, selon un communiqué d’Aviva, permet de "sécuriser les emplois d’Aviva France et d’assurer le maintien du service clients grâce à un nouvel actionnaire de référence".

Changement d’échelle

Pour la Macif, le rachat d’Aviva France marque une étape de taille dans son développement. En effet, si les négociations aboutissaient, le Français doublerait de taille, atteignant 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un changement d’échelle particulièrement marqué en matière d’assurance-vie puisqu’avec 90 milliards d’euros d’encours, "nous serons dans le top 5 du marché français", s’enthousiasme Adrien Couret, directeur général d’Améa dans les colonnes des Échos. Surtout, le groupe deviendra l’assureur de l’Afer, association de 760 000 épargnants, ayant confié à Aviva France 55 milliards d’euros. De plus, avec le rachat, la Macif pourra compter sur mille agents généraux de réseau supplémentaires. Financée en partie par des fonds propres et par la levée de dette subordonnée, l’opération est historique pour la Macif. Mais, comme le confiait Adrien Couret aux Échos : "des opportunités de cette ampleur sont rares. Sur le marché français, cela se produit une fois par décennie si ce n'est moins. D'où l'enjeu qui consistait à être assez réactif pour la saisir".

S.V.

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