Avec plus de 1,1 milliard d’euros d’actifs sous gestion sur l’ensemble de ses activités, IVO Capital Partners s’est fortement développé grâce à ses deux expertises phares : la dette d’entreprise dans les pays émergents et le financement de contentieux. Retour sur leurs stratégies d’investissement et leurs innovations.

DECIDEURS. Vous êtes l’une des sociétés de gestion incontournables sur votre segment, quels sont vos points de différenciation ?  

Sidney Oury. Nous avons choisi de développer des stratégies et des process de gestion sur des classes d’actifs de niche à haut rendement. Dans le coté, nous proposons des investissements dans les obligations d’entreprises de pays émergents au travers de quatre Fonds UCITS. Dans le non-coté, nous sommes spécialisés dans le financement de contentieux (litigation finance), qui consiste à offrir aux entreprises la possibilité d'externaliser les coûts liés à la conduite de procès ou d'arbitrages. Nous avons ainsi développé ces dix dernières années une stratégie d’investissement simple, performante et décorrélée, qui a permis de susciter la confiance de nos investisseurs.  

"Nous sommes l’un des rares acteurs du litigation finance en Europe continentale"

Quelles sont vos innovations ?  

Nous sommes l’un des rares acteurs du litigation finance en Europe continentale. Sur ce marché en plein essor, nous nous sommes positionnés comme un acteur global et agile, en capacité de financer des cas sans limite quant à leur nature, leur secteur d’activité ou leur zone géographique. Par ailleurs, cette classe d’actifs étant couverte par un certain nombre d’assureurs, nous avons pu apporter une innovation en permettant à nos investisseurs de se prémunir contre un risque de perte. Concernant notre activité sur les marchés obligataires émergents, nous avons développé une approche "mauvais pays, bonne société" qui consiste à aller chercher des décotes non liées à la qualité de crédit des entreprises, en tirant notamment parti de l’impact méthodologique du plafond souverain sur les notations des entreprises. Cette approche permet d’afficher des rendements élevés, souvent déconnectés de la qualité de crédit des entreprises en portefeuille. Enfin, nous avons depuis cette année un fonds labellisé ISR qui suit une stratégie best-in-class avec une notation interne complétée par des scorings externes.   

Pouvez-vous nous parler de votre stratégie sur le litigation ? 

Lorsque nous avons débuté sur cette classe d’actifs, nous travaillions quasi exclusivement sur des cas provenant du monde anglo-saxon. Depuis, nous avons réalisé près de 50 financements pour l’équivalent de 100 millions de dollars - ce qui nous place à des niveaux équivalents aux principaux acteurs du marché – et réalisé des TRI nets supérieurs à 10 %. Nous nous intéressons désormais davantage à l’Europe continentale et la France, où nous voyons de plus en plus d’opportunités et d’actions à financer, notamment collectives.  

"Sur le crédit émergent, les perspectives sont positives"

Plus globalement, quelles sont les tendances de marché qui se dessinent pour 2022 ?  

Dans le monde du crédit coté et non coté, les marchés sont globalement chers et il y a peu de solution pour des investisseurs qui recherchent un couple rendement/risque attractif. Dans un contexte de taux réels qui devraient rester négatifs en 2022, sauf événement majeur, il sera difficile pour les gérants obligataires d’identifier des opportunités sans prendre des risques de taux ou de crédit importants. L’agilité restera l’une des clés de surperformance. En revanche, sur le crédit émergent, les perspectives sont positives : des rendements attendus plus élevés que les moyennes historiques, des durations relativement courtes, des entreprises avec de meilleurs fondamentaux et un environnement macroéconomique plutôt favorable. 

Propos recueillis par Marine Fleury  

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